Des militants, des hommes politiques et des étudiants figurent parmi les "nombreuses" personnes arrêtées vendredi au Soudan en marge des manifestations contre le régime, a rapporté samedi un groupe des droits de l'Homme. Selon l'Organisation pour la défense des droits et des libertés, ces arrestations ont eu lieu après que la police eut dispersé, avec des gaz lacrymogènes et des tirs avec des balles en caoutchouc, des manifestants qui protestaient contre le régime à la sortie des mosquées à Khartoum. "Le gouvernement a mené plusieurs arrestations dans les rangs des militants, des hommes politiques et des étudiants", a dit un responsable de cette ONG qui a réclamé leur libération. Il n'a pas été en mesure de préciser le nombre de personnes arrêtées vendredi. L'ONG affirme toutefois que plus de 2.000 personnes ont été arrêtées depuis le lancement, le 16 juin, du mouvement de contestation populaire, avec une manifestation d'étudiants contre la hausse des prix de l'alimentation. Ce mouvement a pris de l'ampleur après l'annonce deux jours plus tard d'un plan d'austérité supprimant en particulier les subventions sur les carburants. Il est marqué par une multiplication de petites manifestations, avec des slogans contre l'inflation et contre le gouvernement, dans de nombreux quartiers de la capitale et d'autres villes du pays. Les rassemblements sont en général dispersés par la force, avec des centaines de blessés depuis le début du mouvement, selon une organisation de militants. Les partis d'opposition ont annoncé jeudi s'être engagés à soutenir le mouvement de contestation et à intensifier la mobilisation pour mettre fin au système du parti unique.