Un militant chiite de Bahreïn, accusé de répandre des rumeurs portant atteinte à la sécurité nationale, a été acquitté par un tribunal de Manama, a annoncé lundi son avocat. Youssef al-Mahafdha a été blanchi de cette charge, a indiqué l'avocat, Mohammed Jishi, sur son compte Twitter, sans autre précision. M. Mahafdha avait été libéré sous caution le 18 janvier après avoir été arrêté le 17 décembre à Manama. Vice-président du Centre des Droits de l'Homme à Bahreïn, M. Mahafdha documentait les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Le 20 décembre, le parquet général avait estimé que la publication de l'une de ses photos montrant l'arrestation d'un protestataire avait entraîné "des manifestations et des actes de sabotages qui ont porté atteinte à la sécurité. Petit royaume du Golfe dirigé par une monarchie sunnite, Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par des chiites, majoritaires au sein de la population. L'opposition et le gouvernement avaient entamé une nouvelle session de dialogue national le 10 février, dans le but de trouver une issue à la crise. Les participants se retrouvent deux fois par semaine mais ce dialogue piétine jusqu'à présent. Malgré la répression meurtrière des manifestations à Manama de la mi-février à la mi-mars 2011, des rassemblements continuent d'avoir lieu régulièrement dans les villages chiites autour de la capitale. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.