Le président américain Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont de nouveau exigé jeudi le départ du président syrien Bachar al-Assad, même si M. Obama a reconnu qu'il n'existait pas de "formule magique" pour mettre fin à la guerre en Syrie. Le président américain a reçu avec tous les honneurs le dirigeant turc à la Maison Blanche, en pleine période d'intense activité diplomatique afin d'organiser une conférence internationale sur la Syrie à Genève en juin. "Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait qu'Assad doit partir", a martelé M. Obama lors d'une conférence de presse avec son hôte. "Il faut qu'il transmette le pouvoir à une autorité de transition, c'est la seule façon dont nous allons résoudre cette crise (...) Le plus tôt sera le mieux", a-t-il insisté, s'engageant à "continuer à faire monter la pression sur le régime Assad et à coopérer avec l'opposition syrienne". Saluant la "générosité extraordinaire" de l'allié turc qui accueille quelque 400.000 réfugiés syriens sur son sol, M. Obama a souligné qu'Ankara allait "jouer un rôle important au moment où nous réunissons des représentants du régime et de l'opposition dans les prochaines semaines". Il faisait allusion au processus dit "de Genève", né en juin 2012 et relancé la semaine dernière à l'instigation de Washington et de Moscou, protecteur jusqu'ici indéfectible du régime Assad. Ce processus prévoit l'organisation d'une conférence internationale consacrée à une transition politique en Syrie. Baptisée "Genève 2", cette réunion pourrait se tenir dans la ville suisse début juin. Mais ni la Russie --qui a demandé que l'Iran et l'Arabie saoudite soient conviés à cette conférence-- ni la Syrie n'acceptent l'idée que M. Assad soit exclu d'une telle transition, ce qui est en revanche une condition préalable pour les rebelles. De fait, a admis le président Obama, "il n'y a pas de formule magique face à une situation extraordinairement violente et compliquée comme celle de la Syrie". Son homologue français François Hollande a, lui, plaidé pour "avoir avec la Russie cette discussion franche pour la convaincre que son intérêt, l'intérêt de la région, et l'intérêt de la paix, c'est d'en terminer avec Bachar al-Assad".