L'ancien otage français, Pierre Camatte, qui était entre les mains de l'organisation terroriste (groupe salafiste pour la prédication et le combat), a reconnu que la France et le Mali se sont pliés à toutes les exigences et conditions du terroriste Abdelhamid Abou Zeid pour sa libération. Dans un entretien au journal espagnol « El Pais », Camatte a déclaré que l'émir de la phalange du Sahara entretenait des contacts directs avec les autorités françaises et maliennes par le biais d'un intermédiaire arabe, vraisemblablement un libyen. L'ancien otage de l'organisation terroriste, Pierre Camatte, qui a été libéré la fin du mois dernier, a précisé que le chef de l'organisation dans la région sahélo-saharienne, Abdelhamid Abou Zeid, alias Abada Hamadou, l'avait interrogé pendant une journée jusqu'à ce que la France ait accepté ses conditions. Un ressortissant arabe faisait l'intermédiaire entre le groupe d'Abou Zeid et les autorités maliennes et françaises, selon ses dires. L'espion français, qui travaille pour les renseignements français, se rappelle qu'Abou Zeid l'avait informé le 21 février dernier, soit 48 heures avant sa libération, que les autorités de son pays et celles du Mali avaient acceptées les conditions. « Abou Zeid m'a dit le dernier jour où je l'ai rencontré, que les maliens et les français avaient répondu positivement et que quatre personnes allaient être libérés en contre partie de ma libération » raconte Camatte, avant d'ajouter : « j'ai demandé à Abou Zeid, serai-je libéré demain ? » et le chef terroriste a répondu « non, vous serez libéré dans 48 heures ». Sur son kidnapping et les conditions de sa détention, Camatte raconte qu'il avait été kidnappé alors qu'il se trouvait dans le petit hôtel Minaca où il était descendu, par dix hommes. « Je me suis débattu, j'ai couru mais ils m'ont attrapé et mon tapé dessus » a-t-il dit. Il ajoute que les terroristes le menaçaient et pointaient leurs armes sur sa tête. Sur les conditions de sa détention, Camatte raconte qu'il avait une couverture et l'ombre d'un arbre pour se protéger du soleil. Les conditions de détention étaient « insupportables » selon l'espion français, « l'eau était conservée dans des jerricans d'essence ; elle était infecte mais je n'avais pas le choix. La même chose pour la nourriture » ajoute-t-il. Les déclarations de Pierre Camatte à « El Pais » laissent comprendre que ce dernier avait été envoyé en mission dans le but d'espionner l'organisation du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), lorsqu'il dit avoir compté les éléments du groupe qui le détenait, il a aussi estimé leurs âges et parlé d'autres détails et données dans un langage spécifique aux membres des services de renseignement.