Je conseille aux autorités du pays de présenter des solutions concrètes aux groupes armés pour les inciter à revenir à la raison. Je suis innocent de toute atteinte aux vies des algériens. C'est en ces termes que s'est adressé à nous Cheikh Hachemi Sahnoun, un des leaders du courant islamiste et ancien activiste du Front islamique du salut (FIS) dissous lors de sa visite au siège d'Ennahar. Cheikh Sahnoun a tenu à préciser qu'il avait exprimé ce point de vue il y a vingt ans déjà et que c'est ce qu'il pense toujours ; la vie des algériens est sacrée, ce sont des musulmans et porter atteinte aux musulmans est une atteinte à l'Islam. Cheikh Sahnoun lance un appel aux autorités pour qu'elles agissent afin de régulariser les dossiers en suspens et pousser les résidus des groupes armés à rejoindre la vie civile, accusant la bureaucratie d'entraver le processus de traitement des dossiers. Les autorités du pays, dit-il, doivent faire le pas et donner et présenter des solutions concrètes aux éléments armés. « Si nous voulant traiter la question sécuritaire, il faut le faire de manière globale et pas partielle », a-t-il ajouté. Le retard dans l'exécution des jugements par certaines parties est, selon lui, le vrai obstacle devant l'aboutissement de la réconciliation. Le dossier des indemnisation aussi doit être régler, les victimes de la décennie noire, dit-il, ne perçoivent pas d'indemnisation et sont balancer entre l'administration et les services de sécurité, leurs dossiers ne sont pas encore régularisés, à l'instar de Abdelbari, un chef du groupe salafiste (GSPC), qui s'est rendu à la même période que Hassan Hattab, l'émir national du GSPC. Et ce n'est qu'une goûte dans l'océan des obstacles, selon le cheikh qui considère nécessaire la levée des contraintes et faciliter aux citoyens de régler leurs situations. Le chef du courant salafiste nous confie qu'il ne peut appeler les terroristes à se rendre si l'état ne présente pas des propositions concrètes qui assureraient leurs vies et garantiraient leur retour à la vie civile. Les terroristes emprisonnés demandent la libération en contrepartie de leur signature d'une charte d'honneur. Cheikh Sahnoun a fait savoir que les prisonniers condamnés à mort ou à perpétuité dans des affaires de terrorisme, sont convaincus de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces derniers désirent rejoindre la vie civile et lui ont demandé de porter leurs voix aux responsables pour leur demander de les libérer en contrepartie, ils signeraient une charte d'honneur, de ne plus retourner aux activités armées.