Un haut responsable du Hamas, Mahmoud Zahar, a critiqué l'accord conclu entre son mouvement et son rival du Fatah en le qualifiant d'"erreur" ayant provoqué une crise au sein de sa formation, dans une interview publiée dimanche par l'agence officielle égyptienne Mena. Le président palestinien et chef du Fatah, Mahmoud Abbas, et le leader du Hamas Khaled Mechaal ont signé le 6 février un accord à Doha (Qatar), qui prévoit de confier à M. Abbas la direction d'un gouvernement transitoire d'indépendants chargé d'organiser des élections, afin de mettre un terme à des mois de discussions stériles sur le choix du Premier ministre. La décision de confier les rênes du gouvernement au président "est une erreur", a estimé M. Zahar. "Personne au sein du Hamas n'a été consulté", a-t-il dit, en ajoutant qu'"en pratique", l'accord "ne pouvait être appliqué". "Si les consultations ont eu lieu parmi le petit cercle autour du bureau politique (dirigé par M. Mechaal), alors c'est inacceptable", a-t-il poursuivi. L'accord "doit être revu, les dirigeants du Hamas à l'intérieur et à l'étranger vont donc se réunir sur cette question dans les deux prochains jours", a-t-il ajouté. Après une série de discussions entre des responsables du Hamas et des députés, "nous avons découvert que beaucoup sentaient qu'il y avait une vraie crise". La "déclaration de Doha" est la dernière tentative en date d'appliquer un accord de réconciliation signé en avril. Les territoires palestiniens sont divisés en deux depuis 2007, lorsque les islamistes du Hamas ont pris le pouvoir à Gaza par la force. Les divisions entre M. Mechaal, chef en exil du Hamas, et les dirigeants de son mouvement à Gaza pèsent en outre sur la réconciliation.