Les Frères musulmans de Jordanie ont appelé dimanche au "jihad" (guerre sainte) contre le régime syrien du président Bachar al-Assad, estimant qu'il s'agissait d'un "devoir islamique", dans un communiqué publié sur leur site internet. "Notre devoir requiert que tous les musulmans soutiennent l'Armée syrienne libre contre l'agression des forces criminelles et brutales du régime", a déclaré le chef de la confrérie, Hammam Saïd, cité dans ce texte. L'Armée syrienne libre (ASL) regroupe des soldats déserteurs qui mènent des actions armées et encadrent les manifestations en Syrie, où le régime réprime depuis onze mois une contestation populaire au prix de plus de 6.000 morts, selon des militants. "L'Armée syrienne libre doit poursuivre sa défense de la nation face aux crimes du régime", a-t-il ajouté. "Le jihad contre Assad est un devoir islamique", a pour sa part affirmé Mohammad Abou Fares, membre du comité des Fatwa (édits religieux). "Le peuple syrien a le droit de se défendre. Il ne doit pas abandonner", a-t-il ajouté. Par ailleurs, les islamistes ont appelé la Jordanie à reconnaître le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition. Ils ont en outre envoyé des lettres aux Premiers ministres russe et chinois, leur demandant de reconsidérer leur veto opposé au début du mois à un projet de résolution à l'ONU condamnant la répression en Syrie. "Ce veto a constitué un feu vert au régime d'Assad pour multiplier ses crimes contre le peuple syrien", a relevé Hamzeh Mansour, chef du Front de l'action islamique, branche politique des Frères musulmans qui avaient appelé les pays arabes à boycotter les produits russes et chinois. Par ailleurs, l'organisation caritative jordanienne hachémite a affirmé qu'un camp de trois hectares serait ouvert sous quelques jours pour accueillir des réfugiés près de la frontière jordano-syrienne. "Actuellement, 700 familles syriennes ont été logées près de la ville de Mafrak (nord-est d'Amman) dans des maisons louées par l'organisation", a ajouté le responsable de l'organisation, Ahmad Eyman, cité par l'agence officielle Petra. Il n'y a pas de chiffres officiels sur le nombre de Syriens réfugiés en Jordanie, mais le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé en janvier lors d'une visite à Amman que la Jordanie accueillait 2.500 Syriens