Al-Assad adhère globalement à la « série de propositions concrètes » de Kofi Annan, l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe et annonce des élections législatives le 7 mai prochain qu'il espère « libres et transparentes ». L'opposition prendra-t-elle ces « deux décisions » comme une réponse « suffisante » à sa contestation ? Sans doute pas. Elle a déjà rejeté la nouvelle Constitution qui consacre depuis le 27 février dernier, le pluralisme politique. Pour une partie de l'opposition, cette loi n'a aucune légitimité et Al-Assad doit partir. Comme annoncé lundi par Ryad Hadda, son ambassadeur à Moscou, le président syrien donne son accord à « l'arrêt immédiat des violences et un accès aux organisations humanitaires » mais... refuse, par principe, tout dialogue avec une opposition qui, après « avoir semé le chaos, demande sur suggestion de certains pays occidentaux et arabes, une intervention militaire étrangère urgente » et « une zone d'exclusion aérienne » en Syrie. Sans attendre, il donne son feu vert à l'Organisation de la coopération islamique, la plus importante organisation musulmane au monde, pour envoyer son aide humanitaire en Syrie dès qu'elle évaluera les besoins des 30.000 réfugiés aux frontières avec la Turquie et la Jordanie. Idem pour la demande de Valérie Amos, la coordinatrice des secours d'urgence de l'Onu. Son aide sera acheminée « sans entrave » dès cette semaine. Quant au cessez-le feu, la Russie, qui a déjà bloqué, comme la Chine, deux résolutions condamnant le régime Assad, se propose pour convaincre Damas d'accepter des observateurs internationaux indépendants. « On ne peut pas exiger du gouvernement de quitter les villes et les villages alors que les groupes armés ne font pas la même chose », martèle Lavrov. Que fera le Conseil de sécurité après cette réponse de la Syrie officielle ? Demandera-t-il à Al Assad d'accepter une transition politique à la « yéménite » ? « Une fois la réponse obtenue, nous saurons comment réagir », affirme M. Annan avant de rencontrer à Ankara des représentants du Conseil national syrien disposés à...une solution politique et diplomatique. Pointé du doigt par certaines chaînes satellitaires arabes comme le commanditaire du massacre de Homs qui fera, selon Nabil Al-Arabi, le Secrétaire général de la Ligue arabe, l'objet d'une enquête internationale impartiale pour que les responsables de ce crime soient traduits en justice, Al Assad lance une contre-offensive dans la guerre d'images. Il met à contribution ses chaînes de télévison pour dénoncer les « mensonges » de leurs consœurs du Golfe et faire endosser ce « massacre » aux « gangs terroristes ». Selon les habitants de Homs interviewés par Sana, l'agence syrienne, les victimes ont été tuées par les terroristes parce qu'elles soutenaient l'Etat. Kyung-wha Kang, la Haut commissaire adjointe aux droits de l'homme, annonce depuis Genève l'envoi d'observateurs spécialisés cette semaine dans les pays voisins de la Syrie pour recueillir des informations sur les « violations et atrocités » commises. Comme la réunion du groupe des Amis du peuple syrien est prévue le 2 avril à Istanbul, il y a fort à parier que ce travail documentaire de l'ONU sera au menu.