« Lors de son dernier discours, le président de la République a fait la comparaison entre le 1er novembre et les prochaines élections, je crois franchement qu'il n'a pas tort. Il faut aller voter le 10 mai. Et à ceux qui parlent de fraude depuis maintenant trois semaines, je leur dis pourquoi alors s'engager dans le processus électoral. Si j'étais vraiment convaincu qu'il y aurait fraude, mon parti aurait décidé de ne pas participer, je fais confiance au président de la République », a déclaré Amara Benayounès, leader du MPA, lors de son meeting, hier, à Constantine. M. Benyounès s'est montré très critique à l'égard des islamistes, en affirmant que « tous les partis politiques parlent d'un changement. Nous sommes contre une quelconque transition qui renverrait l'Algérie aux années 1990. Au MPA, nous sommes pour un Islam démocratique, ouvert au monde, respectueux de la femme, contre le terrorisme et qu'ils ne viennent pas en 2012 nous impressionner par leurs discours. Je n'ai aucun problème avec l'Islam mais avec ceux qui nous ramènent un Islam extrémiste d'Arabie Saoudite ou d'Afghanistan, depuis plus de 20 ans ». M. Benyounès réitère, une nouvelle fois, son engagement aux côtés du président de la République en ce qui concerne la réconciliation nationale, estimant qu'il « n'y a pas de paix sans réconciliation ». Le SG du parti s'est longuement étalé sur les lenteurs administratives et la bureaucratie. Selon lui, l'administration « doit trouver des solutions », à commencer par « l'annulation du S 12 » qui impose au citoyen « un vrai parcours du combattant » alors qu'aucun pays au monde ne l'utilise. Idem pour le certificat de nationalité et le casier judiciaire. Au chapitre économique, le MPA a l'intention de proposer la révision du partenariat avec les entreprises étrangères, en reconsidérant la règle du 30/70% sur l'importation et celle 49/51. Le dernier chapitre du discours a été consacré à la situation géopolitique au monde arabe. A ce sujet, il dira qu'« en Tunisie et en Egypte, il y a eu certes des révolutions, mais en Libye, ce sont plutôt Obama, Sarkozy, l'Arabie Saoudite et le Qatar qui ont renversé Kadafi ». Plus, loin il avertit : « Nous avons eu notre printemps il y a 30 ans. Nous avons eu notre révolution, le 5 octobre 1988, nous sommes le premier pays arabe à avoir acquis une liberté de la presse et organisé des élections libres. Je vous rappelle que nous avons trois anciens présidents encore en vie ». Amara Benyounès s'est adressé aux jeunes et aux femmes en particulier, en les exhortant à voter massivement le 10 mai.