Dans le discours de campagne qu'il a animé, hier matin, dans la salle Saâda aux trois quarts remplie par les supporters de l'ASMO et du MCO (la tête de liste et la candidate numéro deux étant respectivement El Morro, le président de l'ASMO, et Meriem Djebbari, la fille ainée du président controversé du MCO), le secrétaire général du Mouvement populaire Algérien, anciennement Union pour la démocratie et la république, Amara Benyounès, a dressé un violent réquisitoire contre les islamistes qu'il accuse de vouloir prendre le pouvoir pour imposer un Islam venu d'Arabie Saoudite : «Nous sommes musulmans depuis 14 siècles et nous n'avons aucun problème avec notre religion», a-t-il lancé en appelant les Algériens à voter en masse pour «sauver une seconde fois le pays du péril intégriste». Eviter le danger fondamentaliste mais aussi déjouer les tentatives de fraude qui pourraient émaner de certains partis politiques en dépit des engagements pris par le gouvernement pour un scrutin transparent : «J'ai confiance dans les garanties du président de la République mais il faut rester vigilant». Rappelant son adhésion au processus de Réconciliation nationale conduit par Bouteflika «qui a permis de ramener à la raison des repentis», le SG du MPA a réitéré son appartenance au camp des défenseurs de la République qui «comme les patriotes, les policiers, les DEC, les gendarmes ont sauvé l'Algérie.» Amara Benyounès a, par ailleurs, appelé les autorités à intervenir pour mettre le holà aux violations des règles de campagne, comme l'utilisation de l'Islam à des fins politiques que l'Alliance verte avait revendiqué lors d'un meeting tenu il y a quelques jours à Oran.Sur le plan du programme du MPA, l'orateur a axé son intervention sur la nécessité de lutter contre la bureaucratie - notamment par la suppression de l'acte de naissance S12, du certificat de nationalité et du système de légalisation des documents, hérités de la France coloniale du 19e siècle - réhabiliter le secteur de la Culture sans lequel aucun développement n'est possible nulle part et l'encouragement du système capitaliste et l'économie de marché sans avoir la nostalgie du socialisme dépassé. La fin de son intervention, Amara Benyounès l'a consacrée aux jeunes qu'il a exhortés à faire de la politique pour choisir leur avenir, aux femmes qu'il a également appelées à assumer un rôle dans la vie politique et sociale du pays.