Les boulangers envisagent de déclencher un mouvement de protestation dans les jours à venir. Pour l'instant, rien n'est encore décidé sur la nature de cette action ou sur la date de son organisation. La question sera tranchée jeudi prochain lors du conseil national extraordinaire de la Fédération nationale des boulangers (FNB), affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Son président, Youcef Kalafat, a souligné que la tendance est beaucoup plus pour une grève. « Les membres du conseil vont évaluer la situation avant de prendre la décision et choisir la nature du mouvement de protestation », a-t-il indiqué tout en précisant que la fédération est structurée dans 38 wilayas. Cette montée au créneau est motivée, selon lui, par le fait que le dossier des boulangers a été oubglié. « Nous n'avons eu que des promesses sans lendemain. A chaque fois, le ministère du Commerce promet du nouveau pour la corporation mais nous n'avons rien vu venir », se désole M. Kalafat. Selon lui, les boulangers sont dans une situation intenable à cause des lourdes charges financières auxquelles ils font face. Ainsi, les mesures relatives à l'abattement fiscal contenues dans la loi de finances de 2011 « n'ont pas été appliquées jusqu'à ce jour ». En outre, « les crédits bancaires qui devaient être octroyés aux boulangers pour l'acquisition de groupes électrogènes sont bloqués ». La corporation des boulangers n'a pas eu également une réponse favorable concernant l'instauration d'un prix spécial de vente de la farine. Idem pour la requête relative à la révision à la hausse de la marge bénéficiaire sur la baguette de pain. D'après le président de la FNB, la marge actuelle ne dépasse pas les 4% alors que les autres activités commerciales réalisent un bénéfice de plus de 15%. Les boulangers revendiquent également une révision à la hausse des prix de vente du pain ou de réduire le poids de la baguette. Lors de ses réunions avec les cadres du ministère du Commerce, la fédération des boulangers a même proposé l'installation d'une commission technique d'évaluation et d'expertise pour définir le prix réel de revenu dans la production du pain, a expliqué le porte-parole des boulangers tout en faisant observer que cette démarche s'impose d'elle-même eu égard « aux augmentations des prix de la matière première ».