Après avoir « douté » du succès du plan de paix du médiateur international pour la Syrie, Kofi Annan, les puissances occidentales poussent à l'intervention armée. Le président français, François Hollande, a été le premier à ouvrir la brèche. Il a fait savoir, mardi, qu'une « intervention armée n'est pas exclue » après le massacre de Houla. « A condition qu'elle se fasse après délibération du Conseil de sécurité des Nations unies » a-t-il insisté. La sortie du président Hollande intervient dans la foulée de l'appel de l'opposition syrienne établie à l'étranger (Conseil national syrien) qui a appelé l'ONU à donner son feu vert pour une opération armée. Principal allié de la Syrie, la Russie a mis fin au suspense, en excluant toute démarche allant dans ce sens. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, juge « prématurée » toute nouvelle action de l'ONU contre Damas. « La déclaration du Conseil de sécurité concernant les évènements tragiques à Houla est un signal assez fort pour la partie syrienne, et représente une réaction suffisante », dit-il. Moscou n'a pas manqué également de condamner le renvoi des ambassadeurs syriens des capitales occidentales, l'estimant « improductif ».La position de la Russie n'a pas été du goût de l'opposition de l'étranger. Le Conseil national syrienne estime que la position de Moscou « encourage le régime syrien à commettre des crimes sauvages ». Dans un communiqué virulent, le CNS réitère son appel au départ du président syrien, « le seul moyen de sauver le plan Annan pour l'arrêt des violences ». La Chine a réaffirmé, hier, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Liu Weimin, son opposition à « une intervention militaire visant le changement de régime par la force ». Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheïkh Sabah Al Khaled Assabah, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe, a annoncé, hier, qu'une réunion ministérielle des pays membres de l'instance panarabe est prévue ce samedi à Doha pour discuter de la situation en Syrie, en présence de M. Annan. Le chef de la mission d'observation internationale en Syrie, le général Robert Mood, a qualifié, hier, d'« acte épouvantable et inexcusable » la mort de 13 personnes, dont les corps ont été découverts dans la province de Deir-Ezzor.