Même s'il existe encore des spéculations et autres produits de consommation, dont les tarifs sont sujets à inflation, il n'en demeure pas moins que la loi de l'offre et de la demande a pour ainsi dire commencé à damer le pion à la spéculation, fortement alimentée par des commerçants cupides et prédateurs. Il faut dire que l'envolée de la mercuriale qui a duré plus d'une semaine, a fini par user le pouvoir d'achat de nombreux foyers, comme l'attestent certains pères de familles apostrophés. « Le recul des prix n'a rien à voir avec un soudain sursaut de solidarité des spéculateurs qui ne lésinent sur aucun moyen, fut-il répréhensible et désapprouvé par la morale, pour se remplir les caisses. C'est grâce à l'abondance des produits que la mercuriale a enclenché une tendance baissière », corrige Mohamed de Hadjout. Comme lui, nombreux sont les consommateurs qui se sont indignés contre les pratiques nuisibles de la spéculation. « La hausse injustifiée des prix n'est pas uniquement de la faute des commerçants prédateurs. C'est aussi la nôtre puisqu'on se plie sans réagir à leur diktat. A Djelfa, les citoyens se sont donné le mot pour boycotter les produits, dont les prix ont connu une inflation excessive. Résultat : les commerçants ont subi d'énormes pertes et n'ont pas eu le choix que de se débarrasser de leur marchandise pourrie. Ce fut le cas de la viande blanche. Suite à cette expérience, d'où le consommateur en est sorti victorieux, les prix sont devenus abordables même pour les petites bourses », raconte un autre citoyen de Hadjout. Pour revenir à la mercuriale, les marchés hebdomadaire et couvert de Hadjout sont des indicateurs fiables pour mesurer le cours des prix pratiqués. En effet, outre la population locale, des clients viennent quasiment de toute la partie sud, centre et ouest de la wilaya, pour y effectuer leurs achats. La courgette par exemple a été cédée pendant ce week-end à 50 DA le kilo et demi, alors que la carotte qui caracolait, il y a de cela une semaine entre 100 et 110 DA se vend au maximum à 70 DA. La tomate quant à elle est à 25 DA et la pomme de terre à 25 DA. Dans les rayons des viandes, les prix ont légèrement baissé, puisque le poulet varie entre 260 DA le kilo pour le congelé et 300 DA pour le frais, alors que le poulet sur pied est à 210 DA. Les viandes ovine et bovine affiche respectivement 1200 et 900 DA et le caprin se maintient à 800 DA. « La sardine reste inaccessible, même après une semaine du début du Ramadhan. Cette denrée coûte, mine de rien, 500 DA le kilo, et dire que c'était le plat du pauvre il y a de cela quelques années », s'indigne un père de famille. A Aïn Tagouraït, une ville côtière de la wilaya de Tipasa, les prix des fruits et légumes demeurent toujours élevés, et ce en dépit du fait que ceux-ci ont baissé par rapport à ce qu'ils affichaient la semaine écoulée. Quoi qu'il en soit, la mercuriale commence a priori à se stabiliser petit à petit dans la wilaya de Tipasa, en attendant bien sûr la période de l'approche de l'Aïd El Fitr que certains commerçants cupides attendent avec impatience pour se remplir, au détriment du consommateur, non pas les poches mais la Chkara (sac), tant la spéculation est devenue une pratique hautement lucrative.