British American Tobacco (BAT), groupe de l'industrie du tabac, introduit en Algérie en décembre 2005, compte s'imposer de plus en plus sur le marché local du tabac. Implanté à Oran, BAT est le seul acteur international établi en Algérie avec une filiale enregistrée en tant que société de droit algérien, a indiqué Fayçal Khelif, responsable des relations institutionnelles et chargé de la communication de l'entreprise, lundi dernier, lors d'une rencontre avec la presse, organisée à l'hôtel Sofitel d'Alger. Le marché algérien occupe pour l'entreprise la seconde place dans la région Afrique du nord/Moyen-Orient après celui de l'Egypte, avec un taux de production de tabac estimé à 04%, a-t-il expliqué. Le responsable est revenu, cependant, sur le phénomène de l'informel qui gangrène le marché. Pour lui, de nombreux facteurs contribuent à la croissance de tels dangereux phénomènes, mais l'augmentation de taxes reste celui ayant le plus grand impact. Dès lors que les taxes sur les cigarettes augmentent, les prix augmentent mécaniquement, creusant davantage le fossé entre les marques les plus chères et les cigarettes illicites, meilleur marché dès lors qu'elles ne sont soumises à aucune taxe ni à aucun droit de douane. Conséquences : « Ces différences de prix encourageront la consommation de cigarettes illicites, au détriment du marché légal, ce qui conduira à des pertes importantes dans les revenus du gouvernement », a-t-il soutenu. Citant, comme exemple, le marché égyptien, il dira que la taxation agressive du tabac a entrainé une augmentation de 100% des prix des marques légales, ce qui a favorisé davantage, poursuit-il, le commerce illicite qui est passé de 0,01% à 20%. Sur le marché algérien, le représentant de BAT note deux que millions d'euros se versent dans le commerce illicite du tabac pour chaque conteneur de tabac importé.