A Hydra, une ambiance morose règne dans les bureaux de vote, ouverts depuis 8h du matin. Ces derniers n'ont commencé à recevoir les citoyens qu'à partir de 9h10. Le premier votant, Toufik, un fonctionnaire, la quarantaine, vient avec l'espoir d'un meilleur avenir pour son quartier. « Je comprends parfaitement que les jeunes soient découragés par rapport aux élections, du fait qu'on observe rarement un changement » dira-t-il, ajoutant que « si je viens chaque fois accomplir mon devoir de citoyen, c'est par optimisme, car j'ai foi en une meilleure Algérie et cela commence avec le choix que je fais aujourd'hui ». Ce n'est qu'à partir de 10h que l'on remarque une activité dans les bureaux de vote. La présence des jeunes est timide, à l'exception de ceux qui viennent soutenir leurs partis. « On reçoit peu de monde cette matinée, cela est dû au mauvais temps », présume le président du bureau au centre de vote Ibn-Tachfin. Les plus déterminés rejoignent les bureaux de vote entre deux averses de pluie, « ils viennent plutôt motivés pour donner leur voix, j'ai rarement constaté un tel optimisme pour le vote chez les moins de quarante ans », dira un autre président de bureau, au centre de vote Lalla-Khedidja. Fethia, bientôt 60 ans, vient, elle aussi, voter pour la première fois de sa vie. Elle raconte qu'« aucune campagne électorale ne m'a jamais convaincue d'aller voter. Aujourd'hui, je fais exception pour un candidat du quartier, un enfant de Hydra. Lui, au moins, je suis sûre de son honnêteté ». Aux environs de 10h30, une tempête de colère est venue interrompre le bon déroulement des élections au niveau du centre Lalla- Khedidja. Une bagarre a éclaté devant le bureau de vote N° 33, réservé aux femmes, entre un électeur et un représentant de parti. La cause : un jeune citoyen, venu voter à la place de sa belle-sœur, retenue au travail, avec une procuration « en bonne et due forme », selon la commission d'observation, a été empêché de voter sous prétexte que la procuration était fausse. Un candidat a tout fait pour empêcher le jeune citoyen de voter, allant jusqu'à l'accuser de faux et usage de faux. Le tapage et les propos déplacés ont non seulement perturbé les votants, mais ont fait peur aux jeunes femmes qui travaillaient dans les bureaux. La présidente du bureau en question a affirmé que « le document présenté est signé par un magistrat, personne ne peut l'empêcher d'exercer son droit de vote ». Elle a aussi précisé que « la mission des candidats s'achève avec la fin de la campagne électorale, aujourd'hui c'est la voix du peuple qui prime. L'Algérie est un pays démocratique ». Ignorant le conflit et les chahuts dans la cour de l'école, Sami, 28 ans, est venu avec un choix clair : « Je vote pour un jeune candidat de Hydra, personne ne connaît les besoins des habitants du quartier mieux qu'un candidat qui a joué dans ses rues et qui a été éduqué dans ses écoles ».