Le cancer du col de l'utérus est un cancer d'incidence moyenne en Algérie. Il n'est pas préoccupant mais il est le troisième cancer chez la femme. Les statistiques indiquent que plus de 1.500 cas sont détectés chaque année en Algérie. Mais pour les scientifiques, cette maladie est en régression en Algérie. Hier, lors d'une journée scientifique organisée par l'association d'aide aux malades atteints de cancer « EL-Badr » de Blida, les spécialistes ont assuré que l'Algérie a les moyens, humains et matériels pour répondre aux besoins des malades et leur prise en charge à condition qu'un programme national de dépistage précoce soit mis en application. « Nous pouvons faire face à cette maladie lorsqu'elle est détectée prématurément. Il suffit d'une petite intervention et le malade sera par la suite suivi périodiquement, mais lorsqu'elle est détectée tardivement, l'intervention devient plus compliquée », explique le Pr Hamouda de l'INSP d'Alger. Mais pour le Pr Lamouti, l'Algérie est classée au même titre que le Soudan dans la prévention et la lutte contre le cancer du col de l'utérus dans le monde arabe. Le Dr Amara a, quant à lui, estimé que l'absence de dépistage chez la femme constitue un facteur de risques. Et pourtant la prévention est assez simple selon le Dr K. Mouaici. Il a expliqué que la prévention primaire consiste à éviter l'infection initiale par les types d'HPV oncogènes par une vaccination anti HPV avant le début de l'activité sexuelle. La prévention secondaire se fait si l'infection est déjà présente. Aussi, il préconise trois injections. La première dès l'âge de 14 ans, la deuxième 1 à 2 mois après la première et la troisième 4 à 6 mois après la deuxième injection. Pour le Pr Z. Sadi, du service de gynécologie-obstétrique du CHU Mustapha-Pacha, le dépistage par le frottis cervico-utérin des lésions précancéreuses du col utérin a permis de diminuer la prévalence et la mortalité du cancer invasif. Enfin, un sondage a été fait par l'association « El-Badr » pour évaluer le taux de femmes qui ont une connaissance sur le cancer du col de l'utérus. Sur un échantillon de 331 femmes de différents niveaux d'instruction, les résultats indiquent que 22 % uniquement ont fait un dépistage précoce.