Pas moins de 56 jeunes de la communauté algérienne établie en France, pour la majorité des étudiants âgés entre 18 et 26 ans, se sont rendus, ce week-end, dans les camps des réfugiés sahraouis, à Tindouf, à l'initiative de la Commission nationale de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien. Une première du genre depuis que la question sahraouie a vu le jour, il y a 40 ans, affirme le président de la CNASPS, Mohamed Mahrez Amari. Objectif visé : « Faire connaître la question du Sahara occidental, méconnue de la majorité des Algériens résidant à l'étranger, en raison, notamment du black-out médiatique des médias occidentaux sur le dossier », souligne M. Amari. Rabah Lachouri, coordinateur de la Commission en France, précise qu'un travail colossal a été entrepris en direction des invités, à travers des associations algériennes opérant sur le territoire français. « Des actions de sensibilisation ont été menées auprès des jeunes des deux sexes dans tout le territoire français, chose qui n'est pas aisée. Cependant, on est satisfait de l'écho qu'a eu notre appel, mais aussi et surtout de l'intérêt manifesté par ces jeunes à l'égard de la question du peuple sahraoui », indique M. Lachouri. Celui-ci annonce, comme autre action de soutien projetée, l'organisation, le 28 avril prochain, à Alger, d'une conférence internationale sur la question à laquelle des parlementaires de par le monde seront conviés. Pour mettre ces étudiantes et étudiants dans le bain, les organisateurs ont prévu un programme de visites diversifié. Le mur de sable dressé par les Marocains dans les années 1980, pour séparer les territoires sahraouis occupés de ceux libérés, a été la première escale de la délégation, conduite par des responsables et militants sahraouis. Les visiteurs ont eu droit à des explications fournies au sujet du mur, par M. Hadj Hadou, militant de la première heure de la cause sahraouie. Pour lui, ce mur, de quelque 2.720 km, qui a séparé des familles, est, aujourd'hui, truffé de mines antipersonnel, anti-groupes et antichar. A quelques encablures, des soldats marocains, qui patrouillent le tracé, sont visibles de l'autre côté du rempart. De retour au territoire, visite au musée de l'armée sahraouie. L'édifice retrace les différentes étapes du combat du peuple du Sahara occidental, depuis l'ère de l'occupant espagnol. Des photos avec noms de martyrs de cette époque y sont exposées, à l'image de celles de Bachir Salek Djedou, Ala Allal et Mustapha Saïd. Le SG du ministère des Affaires étrangères de la RASD, Radi Bachir, a estimé, lors d'une rencontre avec la délégation, que ce genre de visite « revêt un cachet particulier étant donné que la position de la France officielle sur le dossier du Sahara occidental reste ambiguë. Donc, on attend de vous de faire un travail de sensibilisation en direction des Français que vous côtoyez quotidiennement sur la réalité de notre cause, loin de toute manipulation médiatique ». Un message que Bouchra Fritih et Sabrina Bensadi, deux étudiantes algériennes établies en France, ont saisi : « Cette visite nous a permis de connaître la réalité sur la cause sahraouie que nous ignorions totalement. Il nous arrive de polémiquer sur cette question avec des Marocains établis en France, mais nous n'en savions pas grand-chose. Maintenant, plusieurs zones sont éclairées et nous espérons que ce genre d'initiative se reproduise pour en savoir davantage ».