Le nouveau gouvernement italien, dirigé par Enrico Letta, a prêté serment, hier matin au palais du Quirinal, en présence du président Giorgio Napolitano. Pour un début de journée plein d'espoir après une sérieuse crise politique, la cérémonie a été perturbée par une fusillade qui a eu lieu à un kilomètre de là devant le palais Chigi où siège le Conseil des ministres. Un homme a tiré sur des carabiniers en faction, blessant deux d'entre eux. L'agresseur, Luigi Preiti, un Calabrais de 49 ans, qui a récemment perdu son poste d'emploi, a été maîtrisé par les forces de l'ordre. Le maire de Rome, Gianni Alemanno, a évoqué un « geste d'un déséquilibré ». Cependant, la famille et les voisins de M. Preiti ont affirmé qu'il ne souffre d'aucune pathologie psychique. Le nouveau ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano, qui s'est rendu sur le lieu de l'« incident » a parlé d'un « geste criminel isolé tragique d'un chômeur qui voulait se suicider » après la fusillade mais dont le chargeur été vide. M. Alfano a indiqué que le conseil des ministres s'est réuni tout de suite après pour « exprimer par la voix d'Enrico Letta sa solidarité la plus profonde et sa proximité à l'égard des carabiniers ». Le passage de témoin entre les ministres du gouvernement Monti et le nouvel exécutif s'est déroulé au début de l'après-midi. Un vote de confiance devra avoir lieu, aujourd'hui au parlement, sur le programme politique établi par le nouveau chef de l'exécutif italien. Après deux mois d'impasse, est née en Italie une coalition inédite gauche-droite incarnée par le président du Conseil désigné, Letta issu du Parti démocrate, première force de gauche et par le chef du parti de Silvio Berlusconi, Angelino Alfano devenu vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur. Le directeur de la Banque d'Italie, Fabrizio Saccomanni, a été chargé de diriger le département de l'Economie et des Finances, un poste clé au moment où la troisième économie de la zone euro est plongée dans la récession. « C'était le seul gouvernement possible et sa constitution ne pouvait pas attendre », a commenté avant-hier le président italien. « Cette alliance permettra au nouveau gouvernement d'obtenir la confiance des deux Chambres, comme le prévoit la Constitution », s'est-il félicité. M. Napolitano a chaleureusement souhaité « la plus grande cohésion ».