Blaise Compaoré, le médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, situe le cadre de ces pourparlers qui pourraient se terminer demain soir avec la publication d'un « document » scellant un accord intérimaire. En droite ligne, dit-il, des conclusions de la rencontre du 4 décembre 2012 qui a affirmé la détermination des Maliens « à respecter l'unité nationale, l'intégrité territoriale, la forme républicaine de l'Etat et la laïcité de la république ». Objectif de cette rencontre à laquelle Compaoré a convié des représentants du Gouvernement conduit par l'ancien ministre Tiébilé Dramé, du Mouvement national de libération de l'Azawad, du Haut-conseil de l'Azawad et des représentants de la communauté internationale (ONU, Union africaine, France, Suisse, Algérie, Nigeria) : « trouver une solution durable à la grave crise qui secoue le Mali » et « s'entendre sur le redéploiement de l'administration générale, des services sociaux de base, des forces de défense et de sécurité à Kidal », explique M. Compaoré, précisant que les « modalités de ce redéploiement ainsi que son calendrier seront négociés » ultérieurement. Bamako qui a réclamé la présence de « tous les groupes armés du nord », notamment le Mouvement arabe de l'Azawad et la milice d'autodéfense loyaliste Ganda Koy, n'a pas été entendu par Ouagadougou. Selon la médiation, ces deux groupes n'ont pas d'ancrage à Kidal. Pour ne pas « irriter » Tiébilé Dramé, le chef de l'Etat burkinabé qui a jugé à l'ouverture des travaux qu'une cessation des hostilités créerait « les conditions de sécurité indispensables à la tenue d'élections libres et transparentes, le 28 juillet prochain », s'est engagé à recevoir le MAA et Ganda Koy. Mais entre ces conclusions et la présidentielle, il y a eu l'opération « serval » et...Kidal. Le MNLA et le HCUA dénient à l'armée malienne le droit d'entrer dans cette ville. Pour la présidentielle, ils préconisent le recours à la force de l'ONU qui doit prendre le mois prochain le relais de la Misma. L'armée malienne a créé la surprise mercredi dernier en délogant de force des « rebelles » du MNLA à Anefis, à une centaine de kilomètres au sud de Kidal. Sous pression de ses « alliés », elle a cessé son offensive. Un « arrêt » qui a irrité la coalition de partis et d'organisations politiques qui avait appelé à une marche à Bamako pour réclamer la « libération de Kidal » objet d'une surenchère. Dernière en date, celle du président par intérim, Dioncounda Traoré. Il a promis que « Kidal sera libérée » avant le premier tour de l'élection présidentielle, prévu le 28 juillet. En réponse, le numéro deux du MNLA, Baye ag Dinknane, assure : « Anefis, c'est la ligne de démarcation, vouloir mettre un drapeau malien à Kidal, c'est une déclaration de guerre. » Au-delà du cas de Kidal, les discussions de fond entre l'Etat malien et le Nord ne peuvent aboutir avant la présidentielle. Même si celles-ci pressent.