Adel Cherfaoui est un jeune artiste peintre talentueux. Il participe avec vingt tableaux à une exposition collective qui se tient, depuis lundi dernier, au Bastion 23. A vingt-trois ans à peine, il a déjà à son actif une œuvre picturale digne d'un grand artiste. Depuis sa tendre enfance, ce garçon doué s'essaie à la peinture et réalise des tableaux d'une exquise beauté que fièrement il montre à ses copains, histoire de partager avec eux sa passion pour l'art pictural. Le destin qui fait des choses sans demander l'avis de personne a frappé, dès l'âge de deux ans, Adel. Le bambin est atteint d'un trouble sévère du langage, d'où le diagnostic d'une dysphasie. A trois ans, il ne parle toujours pas. Et c'est, peut-être, là un signe prémonitoire annonciateur d'un artiste qui fera du signe sa raison d'être. Ce trouble, au lieu de décourager le chérubin, n'a fait que stimuler sa force créatrice. Il s'en est servi comme d'un pinceau pour donner vie à une œuvre picturale d'une beauté exceptionnelle. Lorsque le jeune artiste se met face au chevalet, le pinceau entre les doigts, il se sent libéré de toute contrainte, qu'elle soit d'ordre physique ou morale. Son imagination fertile, la liberté de ses mouvements et la dextérité de ses doigts confèrent à ses toiles une expression artistique digne des grands peintres. Celui qui admire attentivement l'œuvre abstraite de ce jeune prodige constate un éclatement de couleurs et un foisonnement de signes. Peindre, pour ce jeune artiste peintre, est plus qu'une échappatoire. C'est plutôt une catharsis par le biais de laquelle il se déprend de ses peines autant que de ses désenchantements. « Lorsque je me mets à dessiner, je ne pense absolument à rien, sinon à mon œuvre que je vis au plus profond. Mes toiles, avant qu'elles ne soient finies, sont constituées de mouvements ambulatoires qui oscillent entre le réalisme et l'abstrait », explique-t-il. Adel se distingue, aujourd'hui, par son immense talent, qu'il exprime d'ailleurs avec autant de singularité et d'universalité propre au langage artistique. Son œuvre est une authentique et merveilleuse balade dans le jardin abstrait. C'est dire que l'association a réussi le pari de révéler de véritables vocations. Le jeune artiste peintre poursuit, après six ans passés à l'école spécialisée « Avenir dysphasie de la wilaya d'Alger », une formation de peinture sur verre dans un centre de formation professionnelle. Aujourd'hui, le plasticien est épanoui et, surtout, heureux dans sa passion. Comme quoi « à quelque chose malheur est bon ». Adel Cherfaoui reconnaît avoir énormément appris au sein de cette association qui, non seulement encadre les élèves et leur assure une autonomie, mais les oriente aussi vers les centres de formation professionnelle où leurs talents sont mis en valeur. Adel n'aurait pas réussi sans l'apport considérable de l'association qui ne cesse de prodiguer depuis sa création, en 2000, des conseils et des enseignements aux personnes souffrant de dysphasie. La mission de celle-ci réside, essentiellement, en la création d'une école spécialisée pour l'aide des enfants dysphasiques qu'elle prépare à une meilleure insertion sociale.