La France est d'ailleurs le seul pays ayant signé avec l'Algérie une convention sur les enfants de couples mixtes. Des centaines d'enfants issus de couples mixtes, algéro-français dans la plupart des cas, sont, chaque année, enlevés par l'un de leurs parents. «Aucune donnée précise quant à ce drame familial n'est toutefois disponible. Les seules affaires comptabilisées au sein des consulats sont celles où le parent victime déclare aux autorités compétentes ce kidnapping, et qu'il engage des procédures judiciaires transfrontalières afin de rétablir son droit de garde», a expliqué Me Nadia Aït Zaï, juriste et directrice du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), hier, lors d'une table ronde organisée à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Le nombre le plus élevé de dossiers est, taux d'immigration oblige, enregistré au sein des consulats français. La France est d'ailleurs le seul pays ayant signé avec l'Algérie une convention sur les enfants de couples mixtes. Les trois institutions suivent ainsi en permanence quelque 50 dossiers. «Chiffre qui, loin de refléter la réalité, doit être doublé. D'ailleurs, la saison estivale approchant, ce sont une vingtaine de nouveaux enlèvements que nous prévoyons d'enregistrer», a d'ailleurs déploré l'une des invités, représentante du consulat français. Toutefois, et depuis quelques années, la liste des pays «de conflit matrimonial» s'est allongée, à mesure que les destinations d'immigration des Algériens se sont multipliées. «France, Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, Italie, Danemark, Suisse, Maroc, Tunisie, Irak, sont quelques-uns des pays d'où sont issus les cas signalés à notre réseau», a, quant à lui, exposé Abderrahmane Arrar, président du réseau NADA. Ces enfants, otages d'un conflit qui les dépasse, sont le plus souvent écartés de la prise de décision, qui, pourtant, les concernent en premier lieu. «D'où la nécessité de mettre en place des mécanismes de médiation familiale internationale, afin de rétablir le dialogue entre toutes les parties», a plaidé pour sa part Doria Merabtine, chargée de la Protection de l'enfant au sein de l'Unicef.