Intervenant à l'ouverture des travaux du comité mixte Algérie-France, Mme Nicole Bricq lancera : « La France compte rester le premier partenaire de l'Algérie mais nous ne craignons pas la concurrence. » La France occupe la première place sur les cinq premiers partenaires de l'Algérie. Selon Mme Bricq, « eu égard aux potentialités du marché algérien, il faudra dépasser la dimension commerciale ». Elle a cité le recul des PME françaises en Algérie, entre 2005 et 2011, de 30%. Cependant, la journée de l'Algérie à Paris a permis à certaines de revenir aujourd'hui, a-t-elle assuré, en ajoutant que « sur les 50 dossiers déposés, 20 ont sensiblement avancé ». Il s'agit, entre autres, de la lutte contre la contrefaçon, la protection des consommateurs dans le cadre de l'accord qui a été signé en mai dernier à Paris. « Ce n'est pas du papier ! », a-t-elle souligné. Pour preuve, selon elle, un autre accord a été signé à Paris entre la Cosob et Paris Europlace en novembre dernier. Et un autre a porté aussi sur la fiscalité et les statistiques financières, a-t-elle argumenté. Dans le domaine de la santé, un groupe de travail est mis en place dans le cadre d'un partenariat global concernant les biens d'équipement et l'exploitation dans le domaine. Dans l'agroalimentaire, « la France prévoit d'exporter ses produits à partir de l'Algérie vers les pays subsahariens », a-t-elle poursuivi. Son collègue, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a lancé un appel aux grandes entreprises algériennes à venir investir en France. Pour lui, « nous cherchons les mêmes choses ». Côté français, « nous cherchons à sortir de la crise », a-t-il indiqué. Et côté algérien, « vous recherchez une place dans l'industrie », a-t-il ajouté. Il a précisé que le partenariat « gagnant-gagnant » algéro-français permettra aussi la création d'emplois dans les deux pays. Arnaud Montebourg accompagnera demain son Premier ministre dans sa visite de l'usine Renault à Oran. A ce propos, il a rappelé la clause portant sur la « non-réexportation des véhicules vers l'Europe ». M. Sellal : « Nous sommes condamnés à réussir » Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a considéré cette ultime rencontre comme un « nouvel élan de coopération entre les deux pays ». « Une coopération industrielle avec nos moyens en ayant recours à un partenariat de haut niveau technologique avec d'autres pays, et c'est le cas de la France », a-t-il relevé. L'Algérie a augmenté les crédits aux projets industriels en partenariat avec la France, entre 2012 et 2013, sans donner le montant. C'est le cas de Sanofi et Saidal ou SNVI et Renault. D'autres projets auront accès aux crédits, notamment l'agroalimentaire, l'électronique, la mécanique, la chimie et la pétrochimie, qui sont à un stade très avancé. Grâce à ces partenariats « exceptionnels », l'emploi sera préservé dans les deux pays et permettra aussi de réaliser une croissance à deux chiffres en Algérie. Donc, « nous sommes condamnés à réussir et nous réussirons ». Quant au Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, il a rappelé que « la France est le quatrième client de l'Algérie ». Pour lui, « quelques chiffres ne suffisent pas à résumer la richesse du partenariat économique » entre les deux pays. Leur relation inclut également l'investissement hors hydrocarbures. « La France est le premier investisseur en Algérie », a-t-il noté. « Un an après la Déclaration d'Alger, les engagements ont été tenus », qui ont été évalués hier matin, a-t-il signalé. Revenant sur la première réunion du comité mixte Comefa, en novembre dernier, à Paris, « ces résultats se sont traduits par la signature de plusieurs partenariats aujourd'hui », a déclaré, satisfait, M. Ayrault. Il reviendra sur les précédents partenariats concrétisés à ce jour avec Renault, Sanofi, Air Liquide et Lafarge. « Ces grands projets constituent des réussites visibles », selon lui. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, a considéré 2013 comme « une année charnière » dans la mise en œuvre de la Déclaration d'Alger signée en décembre 2012. Pour lui, la rencontre d'hier est un « motif d'espoir ». Il a indiqué aux Français les besoins de l'Algérie dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), les infrastructures, la santé, l'énergie et dans d'autres secteurs. De son côté, Mustapha Benbada, ministre du Commerce, a rappelé la mise à niveau de toute la législation algérienne et l'accord d'association avec l'UE qui n'ont pas permis à l'Algérie de diversifier à ce jour son économie, selon son constat. L'Algérie veut devenir un « membre loyal du système commercial multilatéral », a-t-il indiqué. Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la France sont passés de 6 milliards de dollars en 2003 à 12,6 milliards de dollars en 2012, soit le double, avec une quasi-stagnation des exportations algériennes, a-t-il relevé. Il faut, selon lui, « dépasser la simple dimension commerciale en faisant preuve d'imagination ».