« Depuis juin 1830, le nombre de martyrs en Algérie est estimé entre 4 et 6 millions, selon plusieurs historiens », a souligné M. Amimour lors de la 30e édition du forum de la DGSN, tenu, hier, à l'Ecole supérieure de police, à l'occasion de la Journée nationale du chahid. Lors de la conférence, M. Amimour a plaidé « la nécessité de respecter notre histoire et nos martyrs ». De ce fait, il s'est abstenu de parler de la polémique entre certains moudjahidine et le débat lancé sur des faits historiques. « Une nation qui ne respecte pas son histoire et ses chouhada et ses héros sera jetée dans la poubelle de l'histoire. » Le conférencier a évoqué le cas des martyrs sans tombe. Il a cité Raïs Hamidou, l'amiral qui a sécurisé la Méditerranée. « On doit se souvenir des martyrs de l'Algérie de toutes les époques », a soutenu M. Amimour, qui est revenu également sur les cas de Larbi T'bessi et Larbi Ben M'hidi et du colonel Amirouche. Pour le conférencier, « tout Algérien tué et exécuté est un martyr », y compris « les moudjahidine qui ont été liquidés par leurs propres frères ». M. Amimour a évoqué le cas d'Abbas Leghrour, membre de l'ALN. « Quand il demandé à l'officier chargé de son exécution les raisons de sa liquidation, celui-ci a répondu que c'est un ordre du système qu'il doit exécuter », a-t-il noté. Pour le conférencier, le cimetière d'El Alia est un exemple de la réconciliation nationale. « C'est dans ce lieu symbolique qu'ont été enterrés les héros de l'Algérie, parmi eux ceux qui ont été exécutés par leurs frères. On trouve Houari Boumediène, Lakhdar Ben Toubal, Boussouf et Abane Ramdane », a rappelé l'ancien ministre. Il a affirmé qu'il existe 62 ouvrages sur la Révolution de Novembre, mais faute de vente, ils sont stockés. « L'Etat doit prendre en charge le marché du livre historique. Des commerçants ont même exigé de gonfler la facture en contrepartie de la vente de quelques ouvrages. Le hamburger est devenu plus important qu'un livre », a-t-il déploré. Par ailleurs, l'historien Belkacem Babaci a réclamé la récupération des restes des résistants algériens conservés dans les musées français, à l'exemple du crâne sec de Mohammed Lamdjad Ben Abdelmalek, surnommé Boubaghla toujours conservé dans le musée de Paris. Hommage aux martyrs du crash de l'Hercules C-130 La police était, hier, au rendez-vous de la Journée nationale du chahid, à travers l'organisation d'activités au niveau des 48 wilayas du pays. A l'occasion, les présents au Forum de la DGSN ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes du crash de l'avion militaire à Oum El Bouaghi.