Depuis, la famille Benaï pleure son fils. La mère, inconsolable, n'arrive pas à se remettre de la disparition de son cadet. « Où sont passés les dispositifs de sécurité censés contribuer à éviter la noyade ? », se demande Khaled, le père. Meurtri dans sa chair, il raconte que son chérubin était heureux à l'idée de partir passer une journée à la piscine. Après avoir mangé, l'enfant avait chargé son cousin d'aller lui acheter une bouteille de limonade. Pour lui faire plaisir, celui-ci l'a laissé en compagnie de plusieurs enfants de son âge entourés de leurs parents. Attiré par les jeux et les attractions qu'offrait la piscine des adultes, Salim a profité de l'absence de son cousin pour se rendre dans un autre bassin. Selon le père, le petit garçon a plongé pour ne plus remonter. «Il a dû recevoir un choc», estime le père. De retour, le cousin a remarqué la disparition de son neveu. C'est un particulier qui a découvert le corps du gamin. «Où sont passés les vigiles engagés pour assurer la sécurité au niveau de la piscine ? Ils étaient occupés à courtiser les filles au lieu de faire convenablement leur travail», se révolte le père. Venue passer la journée dans l'aquaparc, une technicienne supérieure en réanimation aidée par un médecin rencontré sur place, a réussi à ranimer le noyé. «Salim s'est réveillé et a vomi», témoigne son père. Et d'ajouter : «la mère du petit a refusé que le corps de Salim soit autopsié». Pour parer à une éventuelle rechute, son cousin a voulu louer les services d'un véhicule pour emmener Salim à l'hôpital. Il s'avère, toujours selon le père, que le propriétaire de la piscine a refusé cette éventualité. Alors que le cousin persistait à prendre un véhicule, «des vigiles ont enfermé mon neveu dans l'un des bureau et l'ont agressé», affirme M. Benaï. Pour évacuer le petit, on fit appel à une ambulance. Celle-ci mettra longtemps pour arriver. En outre, elle était dépourvue de tout matériel médical adéquat. Une fois l'enfant transporté, l'ambulance s'est trouvée bloquée dans la circulation. Attristé par l'état dans lequel était Salim, le pompier, qui était à bord du véhicule de service, l'a pris dans ses bras et a couru à pied jusqu'au premier dispensaire où la victime a rendu l'âme. «Les piscines privées ne répondent à aucune norme de sécurité d'autant que les agents recrutés ne sont pas qualifiés», proteste le père de Salim. Selon lui, le propriétaire de la piscine s'est présenté à la famille du défunt en lui laissant ses coordonnées en cas de besoin. «Sa carte téléphonique est fermée à longueur de journée», dira le père de la victime. «Peut-on conclure qu'il a quelque chose à se reprocher ?», s'interroge-t-il. Quant à la mère, elle a refusé que son fils soit autopsié.