Le ton monte entre Moscou et les Occidentaux. Le G7 a décidé, hier, de nouvelles sanctions contre la Russie et une possible intervention militaire américaine pour empêcher une éventuelle annexion russe des territoires de l'est ukrainien. « Nous n'excluons plus une intervention militaire russe en Ukraine dans les prochains jours », confie un diplomate occidental à des médias. L'inquiétude des Américains et des Européens n'est pas fortuite. Au moment où l'armée russe procède à des manœuvres à la frontière-est de l'Ukraine, avec 40.000 soldats, ses avions de chasse auraient « violé » « à plusieurs reprises » l'espace aérien de l'ancienne république soviétique au cours des dernières 24 heures, selon l'Otan. Ce « précédent » a poussé les Etats-Unis à renforcer leur présence militaire dans la région. Après avoir déployé, mardi, en Pologne et dans les pays Baltes, 600 soldats, le Pentagone a envoyé, hier, une compagnie de 150 hommes de la 173e brigade aéroportée en Lituanie. Les soldats américains y seront stationnés jusqu'à la fin de l'année. Ce durcissement US annoncé à partir de Séoul, où le président américain Barack Obama était en visite, intervient alors que Kiev accuse Moscou de vouloir lancer « une troisième guerre mondiale ». A l'issue d'une audience chez le pape François, et après une rencontre avec son homologue italien Matteo Renzi, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a vigoureusement dénoncé la violation « à sept reprises » de l'espace aérien de son pays, évoquant un acte visant à « pousser l'Ukraine à déclencher une guerre ». Le ministère russe de la Défense a nié en bloc ces accusations. Sur le terrain, les séparatistes pro-russes ont accusé, hier, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) retenus dans l'est de l'Ukraine d'être des « espions de l'Otan » et affirmé qu'ils ne seraient libérés qu'en échange de « leurs propres prisonniers ». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, est intervenu, vendredi dernier, auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov pour obtenir leur libération. Moscou a promis de coopérer. Son représentant auprès de l'Organisation européenne, Andreï Kelin, a assuré que son gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider à obtenir la libération des observateurs. Loin de plier devant l'armée ukrainienne et des menaces occidentales, les séparatistes semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur objectif. Le chef de la « république populaire » autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, a annoncé qu'un référendum portant sur la « déclaration d'indépendance » de la région de Donetsk aura bien lieu le 11 mai.