Après plusieurs cycles de discussions, un accord final sur le programme nucléaire iranien (dont les pourparlers avaient débuté le 3 juillet dernier) est, plus jamais, d'actualité. Sous la houlette de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, les ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux, dits membres du groupe 5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, plus l'Allemagne) se réunissent, aujourd'hui, à Vienne, avec leurs interlocuteurs iraniens pour faire le point sur l'avancée des discussions censées prendre fin le 20 juillet prochain, date de l'arrivée à échéance de l'accord intérimaire conclu à Genève. Le règlement de cet épineux conflit de plus de 10 ans permettrait une levée des sanctions qui étouffent l'économie iranienne. Néanmoins, les deux parties pourront d'un commun accord prolonger leurs pourparlers en cas de blocage. Pour le secrétaire d'Etat John Kerry, il s'agira d'aplanir « les divergences importantes » qui subsistent dans les négociations entre les grandes puissances et l'Iran. Selon la porte-parole Marie Harf, Kerry « évaluera le degré de volonté de l'Iran de faire des gestes crédibles et vérifiables qui pourraient accréditer ses déclarations publiques quant à la nature pacifique de son programme nucléaire », a-t-elle ajouté en précisant que le secrétaire d'Etat s'entretiendra, dans ce sens, avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sera le grand absent de cette réunion « cruciale ». Faisant partie du voyage officiel que le président russe Vladimir Poutine effectue depuis vendredi en Amérique Latine, il sera remplacé par l'ambassadeur russe à Vienne. Idem pour son homologue chinois dont le département n'a pas encore donné le nom de son représentant à la rencontre. Malgré les divergences à la fois avec l'Iran et ses deux alliés russe et chinois, les Occidentaux semblent bien décidés à trouver un accord. Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a souligné que le groupe des 5+1 était « uni » dans ses efforts pour aboutir à un texte « crédible, complet et durable ». Mais la partie est loin d'être gagnée. Le guide suprême iranien Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans le dossier, avait indiqué, mardi, vouloir accroître la capacité d'enrichissement à un niveau industriel, afin de pouvoir produire le combustible nécessaire pour ses futures centrales nucléaires. Selon l'homme fort du pays, l'objectif est d'avoir 20 centrales. Il s'agit de l'un des points les plus délicats de la discussion puisque les Occidentaux continuent de soupçonner le programme iranien de velléités militaires.