Nawel Zemit la comédienne, l'étoile montante de la télévision algérienne, affirme dans cet entretien que le jeûne constitue pour elle une véritable thérapie et une occasion favorable à l'épanouissement de l'âme. Sur sa profession d'artiste, elle estime que chaque production est inspirée de la réalité algérienne. D'où ce côté pudique qui est largement apprécié par les téléspectateurs. Le jeûne influe-t-il sur votre tempérament ? Bien au contraire, je suis en parfaite forme durant le Ramadhan. Je suis de très bonne humeur quotidiennement. Preuve en est, je fais moi-même la cuisine durant ce mois sacré alors que durant le reste de l'année je cuisine rarement. J'éprouve un énorme plaisir en jeûnant et en appliquant un précepte religieux des plus précieux chez la nation musulmane. Le Ramadhan je le consacre uniquement pour le jeûne et pour ma famille. Je coupe court avec le travail. L'occasion pour nous de passer un peu plus de temps avec nos proches et de purifier davantage notre âme en lisant le Coran et en implorant constamment le bon Dieu. Sur le plan cuisine, j'apprécie tout les plats algérois. Il m'arrive de varier entre les soupes, en optant parfois aussi pour des veloutés de légumes. Ils sont légers et très bons pour la digestion. A cela s'ajoute « el bourak » évidemment. Je n'aime, par contre, pas « le brik ». Je trouve cela très lourd. D'habitude je ne cuisine pas gras car j'ai une maman qui a un petit problème de santé. Sinon je suis très gourmande. La première quinzaine du mois sacré, j'évite de sortir le soir. Je passe mes soirées en famille et avec des amis. Je réponds aussi à des invitations pour me distraire. Comment vivez-vous votre spiritualité ? Je me consacre pleinement pour ma spiritualité durant ce mois. Il faut multiplier les pratiques religieuses pendant cette période propice pour se racheter. Je m'intéresse beaucoup plus au côté spirituel ésotérique. La lecture du Coran est quelque chose à laquelle je m'attache beaucoup. Pour moi, le Coran constitue un remède. J'y crois fermement. C'est vraiment une très bonne thérapie. La prière est aussi une manière de communiquer avec Dieu. On ne devrait pas couper justement ce lien qui nous lie à notre créateur. Vous jouez un rôle dans un feuilleton durant ce mois sacré. Parlez-nous de cette expérience. Je dois vous confier que je ne suis jamais satisfaite de mes prestations. Sauf que le rôle que j'ai incarné cette fois-ci dans le feuilletant « souffrance d'une femme » qui passe sur Canal Algérie m'a profondément touchée. Il s'agit d'un hommage rendu à la femme. Cette histoire m'a beaucoup émue. C'est d'ailleurs l'un des rôles qui m'ont le plus marquée. Au sein même de mon entourage, il existe une personne qui m'est très chère, et à qui on a fait beaucoup de mal, même si elle n'a pas subi de violence conjugale. Ce qui explique mon plein engagement dans ce rôle. J'ai travaillé avec des gens formidables. En parallèle, j'ai fait des capsules de deux minutes avec le réalisateur Djaafar Gacem et qui ont été une bonne expérience aussi. Par ailleurs, durant ce mois, j'ai beaucoup apprécié « la caméras cachée ». J'estime que notre production télévisuelle a fait un grand saut qualitatif par rapport aux années précédentes. Du moment qu'il y a davantage de productions compétitives. Ce qui devra renforcer l'esprit artistique chez les gens du domaine qui voudront travailler encore plus puisque davantage de choix s'offrent à eux. En plus, le fait d'avoir un statut nous réjouit et nous stimule pour aller de l'avant. On ne doit jamais se comparer aux Egyptiens ou aux Turcs. On doit tenir compte des spécificités et des principes de notre société qui nous empêche parfois d'assumer certains rôles. Mais Dieu merci, les Algériens apprécient ce côté pudique et reconnaissent que les films algériens sont les seuls qui peuvent être vus en famille. Ce n'est pas notre faute si on est limité en termes de sujets traités. Juste après le mois sacré, on devrait tourner la suite de « souffrance d'une femme » et je pense que j'aurai du pain sur la planche. Franchement j'apprécie plus le cinéma que la télévision. Par contre je ne suis pas adepte du théâtre. Quel message adressez-vous aux jeuneurs ? J'estime que durant le mois sacré il faudrait avoir une maîtrise de soi irréprochable. Notre pire ennemi c'est notre âme. Il faudrait que la personne ait de l'emprise sur son ego pour ne pas être colérique, jaloux et impulsif. La jalousie engendre tous les maux. Dans le milieu artistique, je reproche justement à pas mal d'artistes le fait d'être jaloux. Je n'appellerais pas cela de la concurrence mais de la pure jalousie. Beaucoup de gens se jalousent entre eux et c'est dommage. Le mois sacré est bénéfique à plus d'un titre, puisque l'être humain éduque son âme.