Il semble que les consommateurs n'auront pas à s'inquiéter pour l'approvisionnement en denrées alimentaires durant les deux jours de l'Aïd. Les commerces ouvriront leurs échoppes, du moins assureront une permanence. Cela suppose qu'une concertation a été menée entre les commerçants et que ceux-ci sont parvenus à s'organiser en permanences. L'engagement est, paraît-il, ferme cette fois-ci, un peu pour jurer avec des promesses similaires non tenues par le passé. La chose semble d'autant plus sérieuse qu'elle a impliqué toutes les parties concernées par l'activité commerciale, en amont et en aval, c'est-à-dire les services concernés des pouvoirs publics de la direction du commerce, des représentants des wilayas et les acteurs principaux du secteur que sont les commençants. Cette assurance, c'est l'Union générale des commerçants qui l'a formulée sur un ton optimiste avançant même le chiffre des échoppes et des boulangeries qui assureront le service. Ils seront 16.000 commerces et 9.100 boulangeries à assurer le service minimum. A Alger, 400 boulangeries seront au service des consommateurs, si l'on en croit cette source. Et les listes seraient établies à l'avance. On veut bien accorder du crédit à cette annonce qui répond à un problème récurent. Pourtant, il faut mettre un bémol aux projections positives ainsi formulées. D'abord, les listes des épiceries ouvertes ne sont affichées nulle part à 48 heures de l'Aïd. Ensuite, de telles annonces ont été régulièrement faites la veille des fêtes sans jamais être suivies d'effet. Du moins pas dans la proportion annoncée. A moins que les sanctions infligées à certains commerces l'année dernière, pour ne pas avoir respecté l'engagement de demeurer ouvert en pareille période, soient méditées par les éventuels récalcitrants. Et dissuader les dérobades. Les pouvoirs publics se devaient d'agir pour éviter la rupture d'approvisionnement de la population en besoins de consommation de première nécessité. Les consommateurs sont habitués à la pénurie de pain, de lait et de fruits et légumes pendant les fêtes religieuses. Chat échaudé craignant l'eau froide, ils s'emploient à faire le plein des emplettes et à stocker ce qui peut l'être. Du coup, la propension crée des tensions inutiles sur certains produits. D'ailleurs, la même organisation des commerçants avoue, à demi-mot, son impuissance dans le segment des fruits et légumes qui viendraient immanquablement à manquer car les marchés de gros seront fermés au cours des deux jours de l'Aïd. La chaîne de distribution qui en sera impactée n'aura pas, si l'inactivité est circonscrite à 48 heures, pour conséquence de vider le marché, à condition que celui-ci se soit suffisamment ravitaillé. D'aucuns voudraient rompre avec l'image des magasins et des épiceries hermétiquement fermés ou des boulangeries sans pain et des boucheries sans viande, qui est si coutumière des fêtes religieuses.