Après des mois d'anarchie, les commerçants informels ayant squatté plusieurs places publiques, des trottoirs ainsi que les alentours des marchés de proximité de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ont été expulsés, la semaine dernière, par les services de sécurité qui ont déployé les gros moyens. Une mesure qui intervient alors que les commerçants légaux et propriétaires de stands dans les marchés de proximité menaçaient d'investir la rue, pour la énième fois, afin de dénoncer cette concurrence déloyale et anarchique qui, selon eux, « nuit à leur activité et même à la sécurité des clients ». Les commerçants ont, d'ailleurs, accueilli avec un grand soulagement cette décision après des mois d'attente. Il faut dire que les relations entre les deux camps se sont nettement dégradées ces derniers temps, au point où la situation a dégénéré en rixes à plusieurs reprises. Les occupants des stands des marchés d'El Mizania, l'un des plus prisé de la ville, subissent une baisse conséquente de leur chiffre d'affaires. « Ça ne s'appelle pas de la concurrence, puisque ces commerçants, qui viennent, pour la plupart, d'autres wilayas, étalent la même marchandise que la nôtre avec des prix défiant toute concurrence, sans payer le moindre centime, alors que nous, nous louons des stands à 15.000 DA le mois » nous dira l'un d'entre eux. Quelques heures seulement après l'expulsion des commerçants informels, plus d'une vingtaine rien qu'au niveau d'El Mizania, les habitants du quartier épaulés par les propriétaires de stands ont procédé à un grand nettoyage des lieux transformés en véritable poubelle par les anciens occupants. Les forces de l'ordre sont, quant à elles, sur le qui-vive pour empêcher toute nouvelle incursion des commerçants informels. Les habitants, pour leur part, sont également soulagés. D'ailleurs, plusieurs plaintes ont été déposées contre les propriétaires de camionnettes accusés de provoquer des bagarres d'être à l'origine de divers nuisances. C'était notamment le cas de la cité LSP Dembri où, du jour au lendemain, les trottoirs de cette cité ont été occupés durant plus de six mois par des commerçants qui imposaient leur diktat. « C'était le cauchemar au quotidien, les propriétaires de fourgons installaient leurs marchandises à partir de 7 h du matin pour ne partir que le soir vers 19h. Tous les jours, ils laissaient derrière eux des déchets qu'ils jetaient sur le bord de la route et sur les trottoirs. Ils ont même squatté nos places de parking et les espaces de jeux pour enfants ». Notons que des dizaines de commerçants informels avaient refusé des stands dans des marchés de proximité que l'APC du Khroub avait mis à leur disposition.