Les représentants de la partie civile ont affirmé qu'ils n'ont pas pu récupérer leurs dépôts par défaut de liquidités dans les agences, sauf quelques cas de remboursement par le liquidateur de 5% de la valeur des placements. Benini Zinedine, qui a représenté l'OPGI d'Oum El Bouaghi, a indiqué que l'Office avait déposé chez la défunte Khalifa Bank, la somme de 26 milliards de centimes entre 2001 et 2002 suite à la signature d'une convention avec l'agence de Blida. L'intervenant a expliqué que « la convention n'a pas été renouvelée en 2002 », ajoutant que « l'argent déposé n'a pas été récupéré à ce jour ». De son côté, Azzedine Boubekeur, représentant de l'OPGI de Djelfa, a affirmé que l'Office avait placé, en 2001, à l'agence de Blida, 13 milliards de centimes dont les intérêts ont été retirés en mars 2003. La même partie a indiqué aussi que l'OPGI de Djelfa avait procédé à un second placement de 10 milliards de centimes, en date du 4 mars 2003, déposé dans l'agence de Laghouat, mais qui n'a pas été récupéré jusqu'à ce jour, à l'exception des 5% accordés en 2011 par le liquidateur. Le représentant de la société des Moulins des Bibans, affiliée au groupe Eriad Sétif, a affirmé un dépôt de 10 milliards de centimes dans l'agence de Tadjenant, dont 5% avaient été récupérés auprès du liquidateur. Interrogé par le procureur sur l'instruction du ministère de l'Agriculture qui faisait obligation à des entreprises du secteur de ne déposer que chez la BADR, le représentant n'a pas apporté de réponse. La représentante de l'OPGI d'Aïn Témouchent a souligné qu'un dépôt de 15 milliards de centimes (sur deux étapes) a été effectué entre mai 2001 et 2002, à l'agence d'Oran, pour un taux d'intérêt de 11%. La même intervenante a confirmé le remboursement de 5% de la somme après l'opération de liquidation. Naouri Anissa, chargée depuis 2013 de liquidation du Groupe des boissons algériennes, a soutenu qu'une somme de 168 millions de dinars avait été récupérée sur un dépôt global de 180 millions de dinars. De son côté, la représentante de l'Entreprise nationale des services des puits (filiale de Sonatrach), a affirmé que l'entreprise « n'avait rien récupéré » de la part du liquidateur, relevant avoir pu encaisser un milliard comme intérêts. Questionnée sur la procédure de dépôt, la même intervenante a déclaré que « la décision de dépôt avait été prise par le directeur général sans avoir l'avis du conseil d'administration ». Rachid Maouch, pharmacien de profession, a indiqué avoir déposé la somme de 5 millions de dinars en 2002, sans pourvoir toutefois récupérer la somme déposée à l'agence de l'hôtel Saint Georges (Alger). L'intervenant a expliqué que lorsqu'il s'est présenté à l'agence pour retirer son argent, en 2003, on lui a signifié qu'il « n'y avait pas suffisamment de liquidités ». Le même intervenant a soutenu n'avoir rien eu auprès de l'administrateur, alors que le liquidateur lui « a remboursé 5% de la somme déposée ». Maouch a été cependant mis à rude épreuve devant le procureur général qui a précisé qu'« il s'agissait de bons de caisse et non de placements à terme ». Le magistrat, Antar Menouar, a indiqué, dans son intervention, que « l'Etat n'abandonnera pas les citoyens victimes de la banque Khalifa », estimant que « le remboursement doit se faire sur des bases juridiques ». Abed Omar, qui était aussi partie civile et représentant d'autres clients de la banque, a exprimé son « insatisfaction » quand son argent en devises lui avait été remboursé en monnaie nationale.