Parti il y a plus d'un siècle du fond de la campagne finlandaise, la marque Nokia est devenue un emblème international de la téléphonie et des nouvelles technologies. Traversant différentes secteurs d'activité dans des stratégies marketing qui l'ont aidé à charrier de l'énergie et de la force, le groupe en est arrivé à régner sur le marché mondial de la téléphonie mobile. Arrive le grand virage des smartphones et voilà la marque, à la peine, à bout de souffle et puis finalement rachetée par le géant de l'informatique mondiale Microsoft. Depuis, la question est devenue un sujet d'actualité. Revient ? Ne revient pas ? « Depuis plusieurs mois, le retour de Nokia dans la téléphonie mobile faisait l'objet de rumeurs et démentis. Cette fois, c'est sûr, la firme finlandaise va bien revenir sur ce marché, c'est le PDG lui-même qui l'a confirmé dans une interview à un magazine allemand publiée le 18 juin 2015 », nous apprend le site dédié 01net.com. Finalement le fabricant finlandais Nokia ne se cache plus de ses intentions de reprendre du flambeau sur le marché des smartphones qu'il a délibérément cédé à Microsoft il y a quelque temps. Longtemps leader du marché mondial des téléphones mobiles, Nokia a dû se résoudre à vendre sa branche à Microsoft durant l'année 2014 pour 5,4 milliards d'euros, en raison, notamment, écrit le journaliste du site lefigaro.fr, du « rythme imposé par ses concurrents Apple et Samsung ». Le contrat signé avec Microsoft comprend une disposition de non-concurrence qui interdit à Nokia de fabriquer de nouveaux téléphones jusqu'en décembre 2015. « Passé ce délai, il pourrait donc en théorie y avoir des téléphones Nokia conçus par l'entreprise finlandaise, et d'autres conçus par Microsoft », fait remarquer lefigaro.fr qui précise que « les termes du contrat Microsoft-Nokia permettent l'exploitation de la marque finlandaise par le géant américain jusqu'en 2023 ». Pour sa part, Nokia n'a pas le droit de rentrer sur le nouveau marché des smartphones avant décembre 2015, mais « Nokia a le loisir d'utiliser sa propre marque dès à présent sur d'autres terminaux mobiles », souligne 01net.com qui fait remarquer que le géant finlandais « ne s'est pas privé de révéler son projet de tablette tactile Nokia N1 pour le grand public. Celle-ci sera fabriquée et commercialisée en 2015 sous licence par un partenaire industriel, dont l'identité n'est pas encore connue. » Après avoir démenti des propos de son patron à ce sujet, le groupe a finalement laissé exposer son PDG Rajeev Suri qui a présenté la nouvelle façon de voir les choses du groupe finlandais. Pourtant ses propos tenus lors d'une interview à un magazine allemand Manager Magazin, par ce même responsable, avaient été démentis par le groupe. Mais ils ont permis aux observateurs et professionnels des médias de décoder le message et de comprendre les ressorts de la nouvelle stratégie de Nokia. Ce qui est sûr c'est que l'accord passé avec Microsoft permet à Nokia de revenir à ses produits dès la fin 2015. Pour sa part, le PDG du groupe n'est pas allé loin pour trouver des arguments à sa quête de « partenaires appropriés », dit-il, cité sur le site lefgaro.fr pour se remettre à fabriquer des téléphones. « Nous ne ferions que les concevoir et rendre disponible l'exploitation de notre marque », a-t-il déclaré suscitant pourtant un communiqué du groupe Nokia disant, selon lefigaro.fr, que « que ces informations sont fausses et incluent des commentaires incorrectement attribués à un dirigeant de Nokia ». D'après les analystes, la perte de sa division mobile empêcherait Nokia de s'occuper lui-même de cette fabrication. Pour le journaliste du site lefigar.fr, « Nokia Technologies, la filiale qui gère un portefeuille de 30.000 brevets de l'entreprise, pilote cette résurrection. Elle mène en effet une activité de recherche et développement qui lui permet de concevoir de nouveaux produits. » Le site donne l'exemple du modèle de la tablette Android Nokia N1, que Nokia commercialise sur le marché chinois et qu'il fait fabriquer par un sous-traitant externe, le chinois Foxconn, « à partir des plans de l'entreprise finlandaise », précise-t-il avant d'ajouter que « Foxconn n'est pas un simple sous-traitant. Il s'occupe aussi de la vente, de la distribution et du support technique de la tablette. » Cette nouvelle actualité de Nokia est l'occasion pour de nombreux titres de la presse internationale de revenir sur la saga de cette entreprise qui a évolué depuis le papier pour finir en leader mondial de la haute technologie. Bien plus elle, est devenue le symbole, voire la fierté d'un pays qui s'identifie a cette marque commerciale. « A bord des avions Air France, lors du survol de la Finlande, sur le petit écran indiquant au passager le trajet, le nom de Nokia s'inscrit à côté de celui d'Helsinki. Aucune autre entreprise au monde n'a le droit à un tel privilège », fait remarquer le site lefigaro.fr qui relate l'histoire de la société née « en 1865, lorsqu'un ingénieur, Fredrik Idestam, bâtit son premier moulin à papier au bord des rapides de Tammerkoski. L'entreprise - Nokia Ab - prend le nom du village, Nokia, sur les rives de la rivière Nokianvirta. » Après une première consolidation dans le domaine du papier, Nokia s'élargit à l'énergie puis à l'industrie du caoutchouc, avec notamment, dès 1918 l'entrée de « la compagnie des caoutchoucs finlandais, qui fabrique des pneus et des bottes, prend une participation majoritaire dans Nokia Ab, puis poursuit l'élargissement de son portefeuille d'activité en 1922, avec l'acquisition de la Société des câbles finlandaise. » La diversification des segments d'activité permet au groupe de posséder un réseau de câbles pour le transport de son électricité et de penser à une intégration verticale. « Son activité croît avec celle de la consommation d'électricité et le développement des réseaux de téléphonie fixe », souligne lefigaro.fr qui rapporte que les trois entreprises constitutives du géant finlandais décident de fusionner en 1966. « Sur le papier, la plus petite des trois, Nokia Ab, rachète les deux autres afin de respecter une disposition légale : une entreprise forestière finlandaise ne peut alors être rachetée par une autre société mais elle peut, en revanche, procéder à des acquisitions », lit-on sur le site du quotidien français. Le groupe tente alors l'aventure de l'industrie high tech de l'époque, celle de l'électroménager grand public. Ses dirigeants étant convaincus de l'importance du gisement de croissance dans ces secteurs, mieux que dans les secteurs d'activité traditionnels. « L'entreprise tourne le dos à la ‘'vieille'' industrie et se lance dans la fabrication de micro-ordinateurs, de téléphones et de téléviseurs », souligne lefigaro.fr qui ajoute que ce nouveau choix est venu un peu tardivement au moment où, écrit-il, « Sony, Panasonic ou Toshiba sont prêts à déferler sur l'Europe avec des prix défiant toute concurrence. Conséquence, la division PC est structurellement déficitaire, Nokia ne parvient pas à s'imposer sur ce marché. » Nokia reste néanmoins sur ce segment et se contente de la commande publique notamment celle venant de la défense finlandaise. De guerre lasse, et après « quelques tentatives pour faire grossir cette activité, y compris le rachat d'Ericsson Information Systems en 1988, le groupe jette finalement l'éponge. Il cède l'activité à ICL-Fujitsu », note lefigaro.fr. Vers la fin des années 1980, Nokia attaque un nouveau marché, celui des téléviseurs grand public et parvient à décrocher la troisième place mondiale derrière Philips et Thomson. Mais en dépit d'une vaste politique d'acquisitions, le groupe ne parvient pas à se constituer une masse critique suffisante pour peser sur le marché, et notamment devant la concurrence japonaise. « Finalement, écrit lefigaro.fr, en 1993, la décision est prise d'arrêter la fabrication de téléviseurs. Nokia est le premier des fabricants européens à sortir de ce marché. » Durant les années 1980, le groupe entreprend un nouveau virage dans sa stratégie marketing et commence à se délester de ses traditionnelles activités pour se concentrer sur la téléphonie. Dans un ouvrage dédié au groupe, l'auteur finlandais Martti Häikiö, voit que pour « Nokia vendre les forêts, c'était comme céder la vieille maison de famille à la campagne » ; cela n'empêche pourtant pas le groupe de vendre tout, y compris les forêts, le pneumatique, les produits en caoutchouc, pour finir par vendre le dernier ‘'bijou de famille'', l'activité câbles cédée en 1996. Depuis, Nokia ne compte plus que sur sa branche téléphonie, dans une stratégie concentrée qui s'avérera payante pendant longtemps. Cependant, le groupe sera pris dans la tourmente de l'innovation et notamment de l'arrivée sur le marché des smartphones. Nokia refusera d'y prêter crédit pendant longtemps. A la sortie de l'iPhone d'Apple en 2007, les responsables de Nokia continuent de compter sur le clavier physique tournant le dos au tactile. « Dans un premier temps, ils ont raison, écrit le journaiste de lefigaro.fr qui ajoute, que les ventes de mobiles de Nokia ne dévissent pas immédiatement, mais il perd pied dans les smartphones. » Resté sur son propre système d'exploitation pour mobile, le finlandais s'aperçoit quelque temps plus tard du gap qui le sépare des leaders du marché mondial du smartphone. Le coup est parti et le retard de plus en plus difficile à récupérer. En 2011, il tente « de se rapprocher de Microsoft, dans le cadre d'un partenariat stratégique », note lefigaro.r qui souligne que « c'est aussi la première fois de son histoire que Nokia est dirigé par un étranger, en l'occurrence le Canadien Stephen Elop, venu justement de Microsoft. » Malgré toutes ses tentatives, il deviendra de plus en plus compliqué pour Nokia « de reprendre la main sur le marché des smartphones », note ce site qui rapporte qu'à partir de 2013, le groupe opère une orientation stratégique à deux niveaux. Il commence par racheter « les parts de Siemens dans leur coentreprise, l'équipementier télécoms NSN », souligne lefigaro.fr qui indique également que le second niveau de cette stratégie « en septembre 2013, est un choc pour toute une industrie. Nokia annonce la cession de sa division téléphones mobiles (Devices & Services Solutions) à Microsoft. Pour le finlandais, une nouvelle page se tourne, pour la Finlande aussi. Elle perd un de ses fleurons ».