Au pouvoir depuis 2000, Gbagbo refuse de céder la place malgré les pressions de l'ensemble de la communauté internationale. Guillaume Soro, le Premier ministre du gouvernement d'Alassane Ouattara, demande aux Ivoiriens de désobéir «au gouvernement factice» de Laurent Gbagbo et de «manifester par tous les moyens dans les campements, villages et villes». «Jusqu'à son départ du Pouvoir», leur précise-t-il estimant que la Côte d`Ivoire vit depuis les résultats du 2e tour de la présidentielle «les heures les plus sombres de son histoire» et «la pire des escalades dans la barbarie» d'un clan contre les populations civiles «démunies et désarmées». 200 morts, 1.000 personnes blessées par balles, 40 disparus et près de 732 arrestations depuis jeudi dernier, assure Guillaume Soro, également chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles. Les médias ivoiriens font état de «femmes battues, déshabillées, violentées et violées» depuis l'échec jeudi d'une marche des partisans de M. Ouattara contre la télévision d'Etat tenue par les pro-Gbagbo. Autant de méfaits qui s'apparentent à la mise en place d'«ingrédients pour un génocide». La communauté internationale qui se souvient du Rwanda hausse le ton contre Gbagbo. La Communauté économique des 15 Etats d'Afrique de l'Ouest prévoit un sommet extraordinaire vendredi au Nigeria. Le second en deux semaines sur la crise ivoirienne. L'organisation régionale qui a, le 7 décembre dernier, suspendu de ses rangs la Côte d'Ivoire et demandé au président sortant Laurent Gbagbo de «rendre le pouvoir sans délai» et de se soumettre aux résultats de la présidentielle certifiés par l'ONU et qui concluent à la victoire d'Alassane Ouattara, examinera «les derniers développements» à Abidjan pour voir comment elle pourrait apporter une réponse collective. Au pouvoir depuis 2000, Gbagbo refuse de céder la place malgré les pressions de l'ensemble de la communauté internationale. L'Union européenne a annoncé lundi des sanctions contre le camp Gbagbo tandis que l'ONU a décidé de maintenir pour les six prochains mois son contingent de quelque 9.000 hommes en Côte d'Ivoire, allant à l'encontre de la volonté du président sortant qui avait exigé le départ «immédiat» des Casques bleus de l'Onuci.