«Les Turcs ne sont pas tentés uniquement par le commerce en Algérie», c'est l'ambassadeur de ce pays, M. Ahmet Necati Bigal qui l'a affirmé à l'occasion d'une rencontre hier, à l'hôtel Hilton d'Alger, d'une délégation d'hommes d'affaires d'Ankara avec des opérateurs algériens. Pour le diplomate turc, les investissements qui «atteignent actuellement les 350 millions de dollars ne sont pas significatifs». Ils seront renforcés dans deux mois par une importante «usine de production d'acier à Oran». Celle-ci sera destinée, selon un opérateur turc, au bout de deux à trois ans de son entrée en phase de production à «satisfaire la demande locale» et pourquoi pas «exporter aussi». D'autres projets encore sont prévus dans le domaine de la production d'électroménagers. Au bout du compte, le volume d'investissements sera porté à 1 milliard de dollars environ, selon les calculs de l'ambassadeur pour qui ces projets viendront, à coup sûr, «renforcer le partenariat algéro-turc».La délégation turque, 17 professionnels en tout, a entamé hier la rencontre d'affaires avec leurs homologues algériens, une centaine, selon des informations de l'ambassade de Turquie à Alger. Ces derniers sont intéressés par la construction, les matériaux de construction, les machines agricoles, les pièces de rechange, les équipements industriels, etc.Ce n'est pas la première mission du genre en Algérie. L'année 2010 en a vu défiler plusieurs dans les divers domaines de l'économie et du commerce. Elles ont été «toutes utiles de par les résultats», nous a déclaré son excellence l'ambassadeur de Turquie qui rappelle que ces contacts sont de nature à «pousser vers des accords de partenariat».Les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays tournent autour de 4 à 5 milliards de dollars, selon les données statistiques de 2009, mais la moitié est destinée aux achats de GNL de l'Algérie. Ils couvrent «12% des besoins de la Turquie».L'ambassadeur turc qui a ouvert la rencontre, a souhaité que ces contacts «aboutissent à des résultats productifs pour les deux parties».Mais les Turcs restent attachés, cependant, à la conclusion de l'accord de libre-échange qui reste pendant. Sa mise en œuvre dépend de «la suite que voudraient bien lui donner le gouvernement algérien», dit-on. Les Turcs ne comprennent pas, pourquoi, parmi tous les pays du Maghreb y compris l'Egypte, «seule l'Algérie n'a pas jugé utile de signer l'accord en question». En réalité, ce n'est ni plus ni moins qu'un démantèlement des barrières douanières qui est recherché par la partie turque.En effet, les produits turcs rencontrent beaucoup de difficultés - des taxes plus lourdes - par rapport à ceux provenant de l'Union européenne suite à l'accord d'association signé en 2005. Résultats, ils ne sont pas concurrentiels.Les opérateurs turcs veulent saisir l'opportunité de la tenue de la réunion du conseil d'affaires algéro-turc, en mars prochain à Istanbul, pour mettre à plat tous ces dossiers. En parallèle à ce rendez-vous, «une grande exposition de produits turcs exportables se tiendra à Alger», nous précise son excellence M. Ahmet Necati Bigal.