La 3e étape de la Caroline du Sud (moins de 8%) a été fatale pour le cadet des Bush, longtemps à la traîne de la course à l'Iowa (moins de 3% des voix) où il a fermé la marche et au New Hampshire où il a difficilement atteint les 11%. L'ancien gouverneur de Floride, Jeb Bush, n'a pu justifier l'immense confiance de son parti et le colossal soutien financier consenti. Même l'arrivée en renfort de l'ancien président Georges W. Bush, présent en force au meeting de la dernière chance, et de sa mère Barbara, peu convaincu d'une 3e troisième candidature d'un Bush après son mari George Herbert (1989 à 1993) et son fils George Walker (2001-2009), n'a pu éviter le naufrage essuyé les larmes aux yeux et néanmoins prévisible au regard d'un parcours laborieux et des prestations télévisées jugées calamiteuses. « Malgré ce que vous avez peut-être entendu, les idées comptent, les politiques comptent », a-t-il précisé. Le poids de l'héritage des Bush notamment en Irak, judicieusement exploité par son rival, a-t-il pesé dans la balance ? Le passage du témoin est largement effectué au profit de l'incontournable homme fort, le milliardaire Donald Trump trônant sur la course à l'investiture républicaine. La montée en puissance de Trump, sérieusement attaqué en raison de ses postions xénophobes et islamophobes, a été confortée par le raz de marée de la primaire de la Caroline du Sud où il a arraché près du tiers des suffrages, loin devant les sénateurs de Floride, Marco Rubio (22,5%), et du Texas Ted Cruz (22,3%). Après le New Hampshire, cette nouvelle victoire, qui efface le faux pas de l'Iowa, remportée par Ted Cruz, marque une nette décantation dans la campagne républicaine suspendue désormais à l'épreuve du « super mardi » du 1er mars lorsque 11 Etats seront appelés à voter. « Nous allons être très, très bon », a estimé Trump qui espère le ralliement des partisans de ses douze concurrents ayant abandonné. Un face à face décisif avec la candidate démocrate, Hillary Clinton, surfant sur une campagne poussive, toutefois relancée par la victoire acquise au Nevada (52,6%) devant son concurrent, le sénateur du Vermont Bernie Sanders (47,7%) ? Rien n'est encore totalement acquis. Les grandes primaires du 1er mars vont devoir arbitrer le leadership démocrate. « Certains avaient peut-être douté de nous, mais nous n'avons jamais douté », a-t-elle déclaré lors d'un discours à Las Vegas. L'offensive du Sud, centrée sur le gisement de l'électorat majoritaire de la communauté des Noirs, est couplée au discours ancré à gauche pour tenter de consolider une avancée contestée de plus en plus par Sanders revendiquant, malgré la défaite, une victoire relative au Nevada. Portée par la vague des jeunes (72% des moins de 45 ans contre les deux tiers des plus de 45 ans pour Hillary Clinton), il ne veut pas désarmer. « Nous avons le vent en poupe », a déclaré Bernie Sanders dans un discours à Henderson, près de Las Vegas. « Nous avons une chance excellente de gagner les Etats du super mardi », a-t-il martelé. La bataille démocrate est plus que jamais indécise.