Photo : Fouad S. M. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, s'est exprimé, hier, à l'occasion de la cérémonie de clôture de la session parlementaire d'automne sur les dernières émeutes ayant secoué plusieurs régions du pays en reconnaissant sans ambages que «la responsabilité est partagée par tous, y compris les responsables des institutions de l'Etat, la famille, les élus, l'université, l'environnement, la société civile, les médias…». Le deuxième homme de l'Etat regrette de ce fait ces événements tragiques ayant engendré des pertes humaines et matérielles, non sans admettre que la protestation des jeunes dans la rue est provoquée par l'envolée des prix de certains produits de première nécessité et non pour la satisfaction de leurs doléances personnelles. «LES EFFORTS DE L'ETAT ONT MANQUE DE PROMOTION» «On comprend avec rationalité ces préoccupations, mais on ne s'entend pas sur la manière et le procédé utilisé pour exprimer ces besoins», a-t-il tenu à préciser avant d'affirmer néanmoins que «les efforts de l'Etat et ses réalisations ont été considérables durant cette période, mais elles n'ont pas fait l'objet de promotion». De plus, «le dialogue qui devait être entretenu avec les jeunes a été soit faible soit inexistant. Ce qui a compliqué les choses et a poussé ces jeunes à s'exprimer par la violence constatée», fait-il remarquer. Aujourd'hui, et après ce qui s'est passé, Bensalah estime que «la logique actuelle impose de revoir la vision engagée avec la jeunesse, en renforçant les tribunes de dialogue et en multipliant les espaces juvéniles aptes à leur permettre d'extérioriser leurs talents et leurs capacités». En d'autres termes, Bensalah, considère qu'il faut être aux cotés des jeunes pour les aider à surpasser les difficultés et réaliser la stabilité dans leur vie. Tout en reconnaissant que toutes les parties sont interpellées pour «changer cette situation peu reluisante pour les jeunes, Bensalah salue «la sagesse» avec laquelle ont été gérés ces événements, en souhaitant que les mesures décidées pour stabiliser les prix du marché et protéger le pouvoir d'achat des citoyens, puissent avoir des retombées positives. Ces mesures sont «bénéfiques», estime-t-il en soulignant que le gouvernement «poursuivra son action en terme de protection des citoyens des spéculateurs». «L'HEURE EST À LA CONSTRUCTION ET NON À LA DESTRUCTION» Bensalah qui dit «ne pas douter du nationalisme de nos jeunes et de leurs capacités à relever les défis», se montre plutôt étonné «par les tentatives d'exploiter ces événements regrettables pour des objectifs inconnus». À ces parties malveillantes, il déclare : «Ne détruisez pas ce qu'ont construit les enfants de l'Algérie. L'heure est à la construction et non pas à la destruction», tonne-t-il. Le président du Conseil de la nation a appelé, par ailleurs, l'ensemble des citoyens à faire face à toutes les manœuvres visant la stabilité du pays et son dynamique de développement, en soulignant la nécessité de tirer les enseignements des événements «que nous avons vécus et qui se passent autour de nous». Il interpellera également les jeunes pour éviter la «destruction» de «ce qui a été bâti grâce à l'effort et aux sacrifices des Algériennes et des Algériens». Il a, dans ce sens, appelé à «donner l'exemple» à travers «le resserrement des rangs, particulièrement en ce moment précis», pour «réaliser le progrès escompté et renforcer la stabilité du pays» et ce, en tenant à souligner «qu'il ne faut pas perdre de vue que les séquelles du passé pèsent toujours sur nous». En guise de conclusion, le président du Conseil de la nation a salué le «courage» des citoyens qui ont réussi, à «faire face aux dérapages», tout comme les forces de sécurité «qui ont pu gérer cette crise avec un grand esprit de responsabilité». Au chapitre de la session parlementaire qui venait de s'achever, M. Bensalah a estimé qu'elle était «riche» de par les textes qu'elle avait traités, soulignant que l'importance des sessions parlementaires ne se mesure pas uniquement par le nombre de projets de lois adoptés, mais aussi par le contenu de ces textes, leur portée et leurs domaines d'intervention.