Le thème de ce workshop international et interdisciplinaire, qu'organise l'Université de Tlemcen depuis mardi dernier, s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche franco-algérien, où la complexité des circulations et des trajectoires migratoires dans le cadre de la mobilité académique francophone (entre le Maghreb, la France et le Québec/Canada en particulier), a été mise en lumière. Ce projet, a-t-on souligné, s'inscrit dans une perspective socio-linguistique visant à saisir la dynamique d'appropriation de l'espace en dégageant les dimensions macro, méso et micro, telles qu'elles se construisent dans les discours des locuteurs dans le but d'expliciter l'appropriation singulière de l'espace par les étudiants migrants au travers de leur cartographie. Selon les intervenants, l'organisation de ce workshop international et le projet scientifique bénéficient du soutien financier du réseau mixte algéro-français de recherche-formation et de recherche sur la langue française et les expressions francophones (Lafef), du laboratoire Dylandimed et de la faculté des lettres et des langues de l'Université Aboubakr-Belkaïd de Tlemcen, de l'Université de Franche-Comté et, enfin, de la MSHE Claude Nicolas Ledoux de Franche-Comté. Plusieurs conférences ont été données lors de cette rencontre scientifique animée par des experts issus notamment des universités et du Cread. Parmi ces axes, figurent, entre autres, « Mobilités, immobilités et transmobilités dans le pourtour méditerranéen : conditions » ; « Ruptures et formation des foyers dormants de l'émigration intellectuelle en Algérie » ; « Entre présence et absence : les sens pluriels du retour dans la mobilité estudiantine ». Dans leur intervention, des spécialistes en la matière, Mohamed Zakaria et Azzedine Mahieddine, ont évoqué « la mobilité universitaire des étudiants algériens en France : quelles images des espaces d'origine et d'accueil ? » Selon les conférenciers, chaque année, de plus en plus de jeunes Algériens optent pour des études universitaires à l'étranger. Même si la France reste le premier pays d'accueil, ont-ils ajouté, de nouvelles trajectoires se dessinent depuis quelques années vers le Canada notamment. « La mobilité se conçoit très souvent selon un imaginaire socio-affectif de la mobilité qui recèle des perceptions et des images de l'espace d'accueil dont les configurations sont parfois façonnées par les discours circulants », ont-ils indiqué. Aussi l'accent a été mis sur la nécessité de saisir la place de la langue française dans le projet de mobilité. Selon les participants, le point central est l'analyse et la compréhension de la construction de l'espace migratoire dans le discours des sujets par une approche des récits de la circulation chez les étudiants entre Maghreb, France et Canada, de la cartographie polyphonique des espaces, de l'élaboration de la mobilité langagière dans le processus migratoire. D'autres thèmes liés au soufisme, comme la mobilité et enseignants soufis, les trajectoires du savant Sidi Boumediène ont été abordés, suivis de la projection d'un film documentaire d'Abdelatif M'rah, intitulé « Voyage à travers la spiritualité algérienne ».