Abdelwahab Djakoune est directeur général du journal La Nouvelle République. Il estime que la presse algérienne est libre, et ce, de l'avis des observateurs étrangers qui suivent l'évolution politique du pays. Il affirme que nous sommes proches des standards internationaux. Le patron de la Nouvelle République a soutenu que la presse algérienne n'est pas une presse muselée. Sauf qu'avec la nouvelle reconfiguration du champ médiatique avec l'arrivée de nouvelles chaînes de télévision et le développement de l'Internet, la presse écrite n'est plus seule sur le terrain. Raison pour laquelle, elle doit impérativement prendre en ligne de compte dans sa stratégie de développement, cette nouvelle donne. « Car il y a va de sa survie », a-t-il mis en garde. Mais là où le bât blesse, regrette Djakoune, c'est qu'il n'y a aucune organisation entre les éditeurs et les journalistes. C'est pourquoi, il a insisté sur l'impérieuse nécessité de s'organiser sur un créneau précis. Il cite la diffusion en s'organisant en coopératives de distribution afin de stopper un tant soit peu la saignée des ventes. Il met l'accent sur la nécessité de bénéficier des aides des pouvoirs publics. « Certes, nous avons la publicité institutionnelle mais celle-ci est insuffisante et ne couvre que 50% des dépenses », dit-il. Le directeur de la Nouvelle République affirme que la presse a toujours répondu présent quand la situation l'exige. Il a rappelé que celle-ci a joué un rôle patriotique durant les années 1990. Elle a toujours fait preuve de soutien sans relâche aux différentes prises de position algériennes sur le plan international, sans oublier son rôle prépondérant dans la moralisation de la vie publique. Il souligne que la balle est dans le camp des pouvoirs publics qui doivent trancher la question de savoir s'ils ont toujours besoin de cette presse ou pas.