La cantatrice et le pianiste algériens Fairouz Oudjida et Mehdi Ghazi ont animé, lundi soir, à Alger, un concert lyrique alliant la musique universelle au patrimoine algérien devant un public recueilli dans une atmosphère relevée. Les nombreux spectateurs du Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Kouba) ont eu droit à un récital de haute facture, organisé dans le cadre des premières Journées scientifiques et culturelles des membres de la communauté algérienne au Canada ouvertes le 16 octobre dernier. Les concertistes ont choisi d'entamer leur récital avec l'Hymne national, rendu dans une version lyrique inédite qui a mis en valeur la virtuosité du pianiste et la tessiture aiguë de la cantatrice. Déroulé en deux heures de temps, le récital a été décliné en deux parties musique classique et celles de grands chanteurs algériens et orientaux furent revisitées. La soprane Fairouz Oudjida et le pianiste Mehdi Ghazi se sont surpassés de talent et de virtuosité, manifestant le plaisir de se produire « chez soi ». « D'habitude, un concertiste de musique classique ne s'adresse pas au public, ce soir, permettez-le moi. J'ai un peu envie de faire ce que je veux car je suis chez moi », a lancé au public Mehdi Ghazi, avant d'interpréter en première partie de soirée, « Sonate en fa majeur » de Joseph Haydn (1732-1809) et « Etudes symphoniques, Opus 13 » de Robert Schumann (1810-1856). Après un court entracte, Fairouz Oudjida fait son entrée, présentant un répertoire d'une quinzaine de pièces réparties en quatre volets : « Mélodies françaises et airs d'Opéra », « Chanson napolitaine », « Romance et chansons populaires russes » et « Chansons algérienne, arabes et berbères ». La cantatrice, à la voix suave et cristalline qui a beaucoup communiqué avec le public, a brillamment rendu entre autres pièces, « Clair de lune » de G. Fauré (1845-1924), « Habanera », extrait de l'Opéra « Carmen » de Georges Bizet (1838-1875), « O sole mio » de E. di Capua (1865-1917). Enchaînant avec les chansons « Alaïki minni salam » de Mustapha Sahnoun, « Habbaytek » de la diva de la chanson arabe Fairouz, « Essendou » d'Idir et « Aâchek tofla andaloussia » de Salim Hilali (1920-2005), le duo a permis au public de s'extraire de la solennité du genre opéra-classique et se délecter sur des airs du patrimoine.