Le ministre a salué, en marge de la séance de vote, le fait qu'aucun sénateur n'ait exprimé d'opposition concernant ce texte. En réponse aux questions des journalistes, il a déclaré que la hausse des prix de certains produits de consommation n'a été aucunement engendrée par les nouvelles dispositions contenues dans ledit projet de loi. « Les commerçants ont augmenté les prix de 10% à 20% bien avant la mise en vigueur de cette loi de finances. Telle est la réalité. Une fois que ce texte sera appliqué à la lettre, les prix ne connaîtront pas une importante hausse », rassure-t-il. Concernant l'emprunt accordé par l'Algérie au Fonds monétaire international (FMI), il a assuré que ce crédit, de l'ordre de 5 milliards de dollars, sera remboursé en 2020. Le grand argentier du pays a expliqué, par ailleurs, que le gouvernement n'a jamais parlé d'effacement des dettes des entreprises. « A l'instar de ce qui est appliqué dans différents pays, quand la dette est ancienne et irrécouvrable, on recourt à l'assainissement du bilan de l'entreprise. C'est une pratique internationale. En l'absence d'une loi qui nous permet de récupérer ces créances au profit du Trésor public, on procède à un assainissement et non pas à un effacement de la situation », explique-t-il pour lever toute ambiguïté sur cette question, tout en précisant qu'aucun sénateur n'a trouvé matière à redire concernant ce point. En réponse à certains membres du Conseil de la nation ayant affirmé, lors des débats autour de la LF 2017, que le gouvernement a recouru à des solutions de « facilité » pour faire face à la crise budgétaire qui secoue le pays, Baba Ammi s'est contenté de dire qu'« ils n'ont pas présenté de propositions ». « Nous sommes prêts à examiner leurs propositions, à condition qu'elles soient constructives », souligne-t-il en précisant, encore une fois, que les augmentations contenues dans ce projet sont vraiment « minimes », étant donné que deux points supplémentaires pour la TVA ne sont pas de nature à engendrer des hausses considérables. Dans un autre registre, le ministre a fait savoir que pour le moment, il n'est pas prévu de procéder à l'ouverture du capital des banques publiques, car cela nécessite des conditions à réunir. « Le jour où la situation sera propice, on entamera ce processus. Il n'y a pas de tabous sur cette question-là », affirme-t-il. Au sujet de l'impôt sur la fortune proposée par certains sénateurs, il dira que son instauration n'est pas si simple. « Avant d'imposer un nouvel impôt, il faudrait d'abord étudier les moyens de son application et son rendement », a déclaré Baba Ammi. Bensalah tire sur les obscurantistes Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a salué, lors de sa courte intervention au terme des travaux de cette séance, les sénateurs pour avoir approuvé le texte qui est, selon lui, « un pas important devant permettre au pays de surmonter les difficultés financières auxquelles il fait face ». « Cette adoption intervient après un débat réaliste et objectif. Les sénateurs ont exprimé des idées constructives dont le contenu est applicable sur le terrain. Ce texte constitue donc un tournant que le pays devra négocier dans le cadre de sa politique financière et économique », déclare-t-il. De son point de vue, « la LF 2017 intervient dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau modèle économique qui a pour but de consolider l'économie nationale, de renforcer les opportunités d'investissement et de promouvoir la productivité dans divers secteurs d'activité ». En somme, Bensalah considère que ce projet devra inscrire le pays dans la phase d'après-pétrole. Il a fait remarquer que certaines dispositions de ce projet de loi ont été décriées par quelques parties, partisanes des visions « obscurantistes ». Mais cela ne l'a pas empêché de « saluer les efforts consentis par le chef de l'Etat ainsi que son gouvernement ayant opté pour des choix certes difficiles, mais qui ont préservé les acquis sociaux ». « Ces allégations illusoires n'ont aucun intérêt. Le pays en a assez subi. Il a d'autres préoccupations à gérer », tonne-t-il.