En voulant coordonner leurs stratégies électorales à travers des « alliances politiques », ils tenteront de multiplier leurs chances de remporter le plus de sièges possibles au prochain Parlement, objet de toutes les convoitises et calculs. Si pour le parti Ennahda et le FJD, une alliance est déjà scellée, le Front du changement (FC) et le MSP ne sont encore pas arrivés à un terrain d'entente. Abdelmadjid Menasra, président du FC, a laissé entendre dernièrement que ce « vieux » projet continue d'avancer, mais sans pour autant aboutir à un accord final en prévision des prochaines joutes électorales. Mourad Kraba, membre du bureau national du parti de Menasra, contacté hier, a confié sur un ton optimiste qu'une décision, à cet effet, sera prise dans les prochains jours par les deux parties. Selon lui, ces dernières ont accéléré ces derniers temps la cadence de leurs discussions. Il a tenu à expliquer que ce « rapprochement » a pour but d'unifier les rangs des deux formations politiques dont le divorce a été consommé depuis quelques années. Ils veulent ressusciter le parti politique dont Menasra s'était séparé. Notre interlocuteur a précisé que durant cette union se discutera également la question de la forme de l'alliance durant les législatives. « Nous souhaitons regrouper tous les partisans de l'école du défunt Mahfoud Nahnah dont Harakat El Binaa dirigée par Mustapha Belmehdi. Ce dernier doit prendre part au prochain scrutin mais les choses avancent lentement. Peu importe, l'essentiel est de consacrer l'union souhaitée en attendant l'aboutissement du projet dans sa globalité », déclare-t-il. Selon lui, « cela ne sera possible qu'à travers des concessions mutuelles ». Ce jeu d'alliances préélectorales est donc devenu un phénomène « courant » au sein de la scène politique.El Islah se dit aussi favorable à cette option, mais il doit d'abord régler son différend « interne », déclare le député Boudebouz. Il a fait savoir que la dernière réunion du bureau politique du parti a tranché en faveur d'éventuelles alliances avec d'autres partis. « Pour mener à bien cette bataille électorale et bien d'autres enjeux, Filali Ghouini, le SG du parti, se doit de partir. Nous avons sollicité le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à cet effet et il a décidé de soumettre nos plaintes à la justice. Un verdict devrait être prononcé aujourd'hui concernant cette affaire si toutefois Ghouini se décide d'assister au procès », a-t-il révélé. Boudebouz a indiqué que le SG d'El Islah a procédé à une purge injustifiée récemment en limogeant des députés, des membres du conseil consultatif, entre autres des cadres militants. Ennahda et le FJD par contre sont arrivés à conclure une union qualifiée de « stratégique ». Ils ont multiplié les initiatives pour aboutir à la signature d'un acte de naissance d'un front uni pour la défense d'un projet politique commun. Après plusieurs années de dialogue et de concertation, les deux leaders, Abdallah Djaballah et Fatah Rebaï, sont arrivés à mettre de côté leurs différends. Reste à savoir si ces alliances seront effectives ou resteront encore de simples vœux pieux.