Photo : Slimene S.A. Sous un soleil de plomb, des centaines de gardes communaux ont organisé, hier, un sit-in sur l'esplanade de la place des Martyrs pour exprimer leur mécontentement en raison du non-aboutissement de leurs revendications. Venus des quatre coins du pays, ces derniers se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur démarche, maintenant qu'une fois la paix revenue, et ce, après tout ce qu'ils ont sacrifié durant la décennie noire. La colère se lisait sur les visages de ces âmes en peine, qui portent comme l'emplâtre d'une plaie des blessures à jamais ouvertes. « Lorsque notre pays était menacé par le terrorisme qui fauchait des vies sans distinction et détruisait tout comme un cyclone, nous n'avions pas hésité un seul instant à répondre présents à l'appel de la partie, mais une fois le terrorisme vaincu, les autorités nous ont abandonnés à notre sort », clamait un groupe de gardes communaux, sous un tonnerre d'applaudissements, ajoutant que « nous travaillons depuis des années vingt-quatre heures sur vingt-quatre, alors que nous sommes assurés seulement pour huit heures ». Unanimes, les contestataires, qui ont déjà organisé, récemment, un rassemblement devant le siège de l'Assemblée populaire nationale, ont affirmé ne pas quitter les lieux avant la satisfaction de leurs doléances. «Nous voulons du concret et non pas des promesses sans lendemains», affirme un garde communal venu de Bouïra. A quelques mètres, un autre groupe soutient qu'il ne renoncera pas à ses droits, tout en regrettant la situation dans laquelle se trouve ce corps, après tant de sacrifices. Les gardes communaux, convient-il de rappeler, ont adressé une missive au président de la République lui demandant, entre autres, une augmentation salariale avec effet rétroactif à partir de 2008, une retraite anticipée à 28.000 dinars en cas de dissolution de ce corps, des indemnités matérielles et morales, une prime d'ancienneté, l'octroi d'une prime de cinq millions de dinars pour chaque garde communal ainsi qu'une hausse de la prime du panier. En outre, ils refusent la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant leur redéploiement, tout comme ils réclament des primes de rendement et de risques avec effet rétroactif à partir de 2008. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a, de son côté, promis la prise en charge des préoccupations de la garde communale. Il a également affirmé que les doléances et les préoccupations de la garde communale, soulevées lors de l'audience qu'il a accordée aux représentants de ce corps début mars dernier, « sont soumises à l'étude et qu'un groupe de travail a déjà été installé ».