Dans la lignée des grandes cités ayant marqué l'histoire de l'Algérie, Médéa se révèle sous son grand jour. Si Tlemcen est promue capitale de la culture islamique, sa consœur du Titteri n'est pas loin de décrocher le prochain ticket. En contrebas de ses Hauts-Plateaux, Blida l'inamovible joyau de l'architecture arabo-mauresque se situe dans un contexte de dualité avec Médéa pour s'arroger le statut de Ville des arts et métiers. Elle fut de tout temps l'incontournable résidence stratégique de la résistance. Elle prit part à toutes les étapes de la Lutte de libération pour accueillir le commandement de l'Emir en plein cœur de la ville. De tous les souvenirs marquant les anciennes cités Mauresques, il y a cet incontournable duel entre Médéa, et celle qui fut prosaïquement promue jardin suspendu des arts et métiers.. On lui reconnaît le fief de la bokala, ou encore la culture potagère. Elle tient ses secrets du saint patron de la ville Sid-Ali Embarek, maître soufi et par extension, commandeur des métiers. Médéa nous revient pour nous livrer ses mille et un trésors chantés par Mahboub Bati, ou encore loués dans un humour caustique par Hassan El Hassani «Boubagra» Elle fut de tout temps la pépinière des hommes de lettres. Ben Cheneb le premier Normalien Algérien en 1852, et Safir El Boudali comme journaliste émérite nous viennent de cette vaste plaine du Titteri par qui sonna le glas de l'ignorance, et la famine. C'est dans le théâtre et la chanson que les gens de Médéa excellèrent pour distiller un savoir-faire de la région. Le mode musical employé par le dernier compositeur Bati fut tel, qu'il révolutionna la chanson chaâbi, où reflète une particularité propre qui détonne d'opulence et de distinction. Les pionniers de cette ville venus de Castille avec, à leur tête Sidi Mohamed El Kébir, fondateur de Blida se sont ensuite repliés sur cette magnifique colline autour d'un noble dignitaire Cheikh Sid-Ali, à qui on attribue le titre de génie en matière d'irrigation des splendides jardins. Sahib El Naara (innovateur de la grande Noria), il institua le même système hydraulique castillan pour créer de magnifiques jardins. L'histoire de cette coquette ville est liée au talent de ses habitants qui n'ont de cesse de contribuer à pérenniser coutumes et bonnes manières de la civilisation mauresque. Nas El Hadra, comme on les appelle, ont tout d'un héritage qui brigue le trophée de future capitale arabo-islamique. Aujourd'hui, Médéa sort de ses gonds pour interpeller les esprits et mériter son statut de capitale des Arts arabo-Islamiques. A la lumière de ses grandes capacités artistique et artisanale, l'heure est venue de réhabiliter cette magnifique citadelle et lui restituer son cachet d'antan. Dans l'allégresse des grands modes musicaux, il y a ce qu'on appelle le tempo «Zidane cher aux gens de Médéa.. Dans cette noria de jouvence, l'eau continue de ruisseler, alimentant les chutes de Berrouaghia pour aller arroser la vaste plaine de la Mitidja et mettre en éveil la beauté d'une cité qui plie mais ne rompt guère.