Sid Ahmed Agoumi,comédien : «La même liesse que nous avions vécue au lendemain de l'indépendance» C'était pour nous une grande joie. La même liesse que nous avions vécu au lendemain de l'indépendance. C'est tellement beau de voir tout le peuple dans la rue, uni et joyeux, de voir notamment une jeunesse si solidaire. Encore une fois cette jeunesse a montré qu'elle était toujours présente dans les grands rendez-vous. Je lui rends un grand hommage. J'ai sillonné les quartiers d'Alger après la victoire en admirant l'enthousiasme et l'amour que ce peuple porte à sa patrie. Je profite de cette occasion pour préciser que la réaction des artistes égyptiens qui ont appelé au boycott des cinéastes algériens des activités cinématographique de par le monde, n'est pas une attitude nouvelle. Cette animosité à l'égard des artistes algériens les a toujours nourris. La preuve, ils n'ont jamais acheté de films algériens. Cela dit, je pense qu'il ne faut pas entrer dans ces mesquineries de bas étage. Ce sont eux les grands perdants sur tous les plans, économique notamment où, je le rappelle, ils ont bénéficié de la générosité de notre pays. Je dirai aussi qu'il faudrait répondre à l'excès par le mépris. Et pour conclure, je pense qu'il serait formidable si les pouvoirs publics canalisent cet enthousiasme populaire et toute cette jeunesse pour faire de l'Algérie le plus grand pays d'Afrique et du monde arabe notamment. Noureddine Saoudi, interprète de musique andalouse : «Fier d'être Algérien» J'ai vécu cette euphorie comme un magnifique cadeau dont nous avions tellement besoin. Comme un véritable fan de football, j'ai beaucoup aimé une phrase que j'ai lue dans la presse décrétant le football comme le dernier refuge du patriotisme. Le meilleur c'est que je suis rentré de Tunis où je participais au Festival du théâtre à Carthage, à quelques instants avant l'arrivée du bus transportant les Verts sur Alger. C'étaient des moments de pur bonheur. Je n'ai jamais vécu une telle intensité en émotions. Jamais je n'ai vu ça auparavant. Toutes les différences étaient nivelées. Il n'y avait qu'un seul peuple et un seul pays. Je dirai que l'Algérie dans sa globalité avait besoin de ce sentiment de fierté d'être algérien. Cela dit, je ne peux cacher l'écœurement que j'ai ressenti face aux campagnes médiatiques haineuses lancées à partir d'un pays qui se pose en héraut de la civilisation. Ce sont des réactions de folie et de haine de leur part, surtout après avoir voulu déplacer un match de football en dehors de son contexte sportif. Ahmed Rachedi, cinéaste : «Bravo les Verts !» Un moment historique. Une victoire que nous avons arrachée au prix fort de notre amour pour ce pays. La partie n'a pas été facile. L'équipe a mis tout son cœur pour arracher cette victoire. L'Algérie a bien mérité cela. J'en suis tellement fier, comme tout Algérien. C'est une fête qui n'a pas eu de pareil depuis l'indépendance du pays. Encore une fois, le peuple a démontré qu'il était derrière son équipe. Bravo les Verts, Bravo les Algériens ! Djaâfar Gacem, réalisateur : «Ma joie est indescriptible» Comme chaque Algérien, j'ai vécu cette grande victoire sur les nerfs. Il y avait trop de pressions, de stress et tout ça avant le début du match. A tel point que j'ai failli ne pas le voir. Fort heureusement, que nous avons gagné. Je n'ai pas de mots pour vous décrire l'intensité de mes sentiments et de ma joie. Après le match, tout a refait surface dans ma tête, les joueurs algériens blessés et les supporters agressés. C'est vraiment une haine victorieuse que je ressens en ce moment, et pour la première fois de ma vie en plus.