Photo : Slimene SA. Au HCA (Haut Commissariat à l'amazighité), le Yennayer est itinérant. Après l'avoir célébré à Oran, Tipaza, Alger, Tizi-Ouzou et même à Paris, c'est au tour de Bordj Bou Arréridj d'être conviée pour abriter cette manifestation dont l'origine remonte à des siècles avant J.C. Au menu, des conférences sur le Yennayer, des expositions de l'art culinaire et artisanal que le wali de Bordj Bou Arréridj, Abderahmane Kadid, a inaugurées, hier, au complexe culturel Aicha Hadad. «Nous devons assurer la continuité historique et pour cela, nous devons conserver la mémoire collective. Yennayer est un pan de l'histoire qui porte en lui une richesse sociale et culturelle. Sociale parce qu'il encourage la solidarité et l'unification entre les peuples, et culturel parce qu'il permet d'exercer les traditions dans un esprit festif», affirme-t-il dans son allocution d'ouverture. Pour sa part, Lhachemi Assad, chargé du département culturel au HCA, assure que le Haut Commissariat de l'amazighité poursuit l'opération entamée depuis 1999 et qui consiste à faire redécouvrir les richesses et le sens du Yennayer dans les différentes régions du pays, d'où la nature itinérante de cette manifestation. «L'amazighité ne se limite pas à pratiquer une langue mais se traduit par le besoin de s'approprier une identité et une culture, c'est ce que nous cherchons d'ailleurs à officialiser», affirme-t-il, en appelant l'Etat à prendre en charge cette culture afin de permettre à tous les citoyens algériens à y accéder. Dans ce contexte, Youcef Merahi, secrétaire général de HCA, déplore que Yennayer ne soit pas encore considéré comme une fête nationale. «Nous célébrons cet événement d'une façon officielle par le biais d'une institution officielle. Pourtant, le 1er jour de Yennayer n'est pas chômé et payé comme le 1er janvier et le 1er Moharam. Tout ce dont nous avons besoin est d'un texte réglementaire qui fait de Yennayer une fête nationale. Le 1er Yennayer correspond au 12 janvier mais est célébré la veille, le 11 janvier, avec des rites symbolisant la joie, la fertilité et la solidarité. «Le 12 janvier, nous fêterons l'an 2960. Mais le vrai mélisme ne réside pas dans le calcul mais dans la science et la connaissance que porte en lui Yennayer», conclut M. Merahi.