Photo : Makine F. Le 2 mai 1962, l'OAS, en réponse aux accords d'Evian, commet un horrible attentat contre les dockers du port d'Alger. L'acte barbare a eu lieu au centre d'embauche. 48 ans après, les travailleurs de l'entreprise portuaire d'Alger se souviennent encore. Et pour lutter contre l'oubli, une cérémonie a été organisée hier en présence des ministres des Transports, du Travail, du Secrétaire général de la Centrale syndicale. M. A. Ghettas, cadre à l'Epal, a rappelé à l'assistance nombreuse, cet acte ignoble perpétré à 6 h du matin. « Une 4 CV était poussée par trois personnes pour cause, semble-t-il, de panne. Devant dégager cette voiture de la route principale, les trois personnes l'ont garée près de l'endroit où se trouve actuellement la stèle commémorative des événements du 2 mai 1962 (qui porte aujourd'hui le nom) et ont disparu. Quelques instants plus tard, une violente déflagration se fit entendre entraînant la mort de quelque 200 personnes parmi les dockers et les passants ». Avant de finir son intervention, M. Ghettas a déclaré que l'administration du port d'Alger est entrée en contact avec le ministère des Moudjahidine ainsi que d'autres organisations pour préparer un séminaire portant sur cet événement tragique . De son côté, M. Salah Djenouhat, chargé des finances au niveau de l'UGTA a déclaré que cet « événement représente une autre pan de la lutte syndicale dans notre pays ». Il affirme que la commémoration de ce douloureux anniversaire intervient dans un contexte particulier « celui de la revalorisation des salaires ». M. Djenouhat a évoqué le dossier des contractuels. « Leur problème sera définitivement résolu d'ici la fin de l'année », a-t-il affirmé. En marge de la cérémonie de recueillement, le SG du syndicat du port d'Alger, M. Bourouba Derradji a organisé un point de presse. Il a déclaré que depuis le 1er octobre 2009 et l'interdiction de débarquement des véhicules au port d'Alger et leur transfert vers les ports de Djendjen, Mostaganem et Ghazaouet, les dockers souffrent d'inactivité. Le représentant du syndicat du port d'Alger a soutenu qu'« il y a deux ans, nous déchargions une moyenne de 25 bateaux par jour ». Actuellement ils sont réduits à une moyenne de 5 bateaux par jour. Il affirme également que plus de 620 travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis des mois. M. Bourouba a dénoncé le fait que « plus de 70 des bateaux accostent du côté du port géré par l'entreprise émiratie ». Des correspondances ont été adressées au ministère de tutelle mais « rien n'a été fait pour le moment ». Dans la cas où la situation persiste, « on agira selon les futures donnes ». Quant au débrayage et à la paralysie du port, « ils ne sont pas, pour le moment, à l'ordre du jour », a-t-il soutenu.