Soutien n La Lnddh considère que c'est un métier d'utilité publique qui doit faire l'objet d'une attention particulière. Finalement, le bureau exécutif de la section des chauffeurs de taxi d'Alger a gelé son mouvement de grève. Aït Brahem Hocine, président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi, a déclaré, hier, lors d'une conférence de presse, que cette issue a été décidée lors de la réunion du bureau. Toutefois, si leurs revendications ne sont pas satisfaites d'ici au début septembre, une grève illimitée sera observée, le 13 du mois indiqué, à travers tout le territoire national. «D'autant plus que nos revendications liées au statut particulier et aux impôts sont de dimension nationale», a-t-il fait observer. Ainsi, avec cette décision, le mouvement de protestation cyclique, prévu initialement chaque dimanche tout au long du mois en cours, n'aura duré qu'une matinée, celle d'hier. Une matinée marquée par un incident qui a suscité l'indignation des chauffeurs : des bus banalisés de l'Etusa, auraient été dépêchés, entre 10h 30 et 11h, par un responsable de la direction des transports de la wilaya d'Alger, pour assurer le déplacement des usagers des taxis, à en croire M. Aït Brahem. «Ce sont des manœuvres orchestrées par la direction des transports, visant à nous déstabiliser et à casser notre mouvement», a-t-il regretté. De son côté, M. Ghezali trouve que c'est un geste aberrant, au moment où la grève est reconnue comme étant un droit absolu. Par ailleurs, la Ligue nationale pour la défense des droits de l'homme (Lnddh), a apporté son soutien à ce mouvement. Maître Zehouane, président de la ligue, a considéré que cette grève est l'expression du désespoir de ces chauffeurs. «Mettant en danger le pain de leurs enfants, ils ont suspendu leur travail pour dénoncer des irrégularités», a-t-il déploré avant de lancer : «J'exhorte les responsables de la tutelle à prendre au sérieux leurs revendications.» Rappelons que ce mouvement de grève a été déclenché mercredi dernier. Un arrêt de travail fut observé pendant quatre heures (7h 30-11h 30). Les revendications qui en découlaient étaient liées principalement à la tarification, le statut et la dette fiscale. En effet, une tarification de 20 DA, la même depuis 1996, est jugée insuffisante et les chauffeurs de taxi collectif demandent sa révision. Selon M. Aït Brahem, une augmentation proportionnelle allant de 25 à 100% devrait être fixée en fonction de la longueur du circuit. Pour ce qui est de la deuxième revendication, les chauffeurs exigent un statut les considérant comme des artisans. Oscillant entre artisan et commerçant, leur statut actuel induit des contraintes administratives insoutenables. Quant à la dette fiscale, s'estimant victimes de la décennie noire, les protestataires exigent son effacement. La destruction, par des actes terroristes, de leurs fichiers a bloqué le paiement de leurs redevances. Beaucoup d'entre eux se sont ainsi retrouvés avec des dettes avoisinant les 50 millions de centimes.