Le Festival culturel panafricain a pris fin. Qu'avons nous gagné pendant cette quinzaine de festivités ? Des rencontres et des échanges. Tous les artistes participant au deuxième Panaf, interrogés sur l'intérêt de celui-ci, se sont accordés à répondre : «Nous avons gagné des relations et des échanges.» «Le Festival culturel panafricain est important, parce qu'il constitue en soi une occasion pour tous les artistes et les gens de la culture, quel que soit leur métier ou profession, de se rencontrer et d'établir des échanges», dira le dramaturge du CongoBrazzaville Georges M'Boussi, ajoutant : «Si j'ai quelque chose à dire sur ce deuxième Festival panafricain, c'est que nous avons gagné des rencontres tout comme des échanges.» «Le Festival culturel panafricain nous a permis de parler en tant qu'artiste, de dire nos préoccupations et d'afficher nos inspirations – et aspirations.» D'autres artistes ont vu dans cette deuxième édition du Festival panafricain des opportunités leur permettant de tisser des liens et de multiplier les rencontres et les échanges. Il a permis de faire connaissance les uns avec les autres, de discuter ensemble autour d'un café ou d'un thé. C'est cela aussi le Panaf. Catherine Komé, une Malienne metteur en scène, a, pour sa part, dit : «Le Panaf a duré quarante ans pour être organisé une deuxième fois. On espère que la périodicité de sa tenue changera, et qu'il se tiendra tous les cinq ans, sachant que son organisation nécessite un lourd investissement.» Pour Sidiki Bakaba metteur en scène de la Côte d'Ivoire, «le Festival panafricain de 1969 était celui des luttes et des mouvements de libération, et celui de 2009 est celui de l'union africaine». Et de poursuivre : «Je crois que le deuxième Panaf, qui est mis sous le signe de la culture, doit nous appeler tous en tant qu'Africain pour nous retrouver.» «Il faut que les Africains comprennent que le geste de l'Algérie, qui organise le Panaf, n'est pas que de l'amusement. Il faut que, au-delà de cet amusement, on prenne conscience que nous avons un rôle à jouer dans le cadre de la mondialisation. Il faut que les politiques africains soient interpellés par ce qui se passe à Alger.» Fardouza Moussa Egueh, comédienne et metteur en scène de Djibouti, déclarera à propos du Panaf : «C'est une renaissance de la culture africaine. Le festival nous a permis de connaître d'autres cultures dans un esprit de convivialité et de fraternité.» Le Malien Sotigui Kouyaté estime que «le Panaf est porteur d'un nouvel espoir pour le continent noir», et pour ce qui concerne l'Ivoirien Bernard Binlin Dadié, il qualifié le Panaf «de moyen parmi d'autres pour regrouper un public de divers horizons et lui faire partager les valeurs esthétiques et morales qu'il entendait promouvoir». Et d'enchaîner : «Il est le carrefour des hommes, des hommes qui se battent pour vivre ensemble.» Enfin tous les artistes interrogés sur ce Festival , ont estimé que celui-ci «illustre bien le brassage que tout Africain aujourd'hui voudrait qu'il soit». n Le Festival culturel panafricain s'est révélé effectivement un moment de découverte. Cela nous a permis de redécouvrir notre africanité et de la ressentir au plus profond de nous-mêmes, tout comme il nous a permis d'établir des contacts et de les inscrire dans la durée. Car pour bon nombre d'artistes algériens, à l'exemple du metteur en scène Chawki Bouzid, «le Panaf -2009 est une occasion pour les artistes algériens d'aller vers les Africains, et inversement.» Et d'ajouter : «L'erreur commise, lors du premier Panaf, celui de 1969 – et nous le regrettons d'ailleurs aujourd'hui –, c'est que nous n'avons pas eu la présence d'esprit d'entretenir les contacts établis.» Cela revient d'emblée à dire que le Festival culturel panafricain ne se résume pas en une quinzaine de jours, le temps des festivités, à des spectacles. Il ne doit pas s'arrêter un 20 juillet 2009, mais il faut qu'il y ait une continuité, veiller sur celle-ci et l'entretenir en vue d'assurer un meilleur rapprochement entre les différents pays du continent. Autrement dit, assurer un partenariat durable et constructif notamment entre les artistes et les gens de culture.