On relève de multiples utilisations du miel. Comme cicatrisant, le miel est employé dès la haute antiquité. Le papyrus Ebers, que nous avons cité, à propos de l'Egypte ancienne, recommandait de traiter les plaies, en posant pendant quatre jours de suite, une étoffe de laine, imbibée d'encens et de miel. Les effets cicatrisants du miel sont également signalés par Hippocrate dans son ouvrage intitulé, Considérations sur le traitement des plaies. L'écrivain latin, Pline l'Ancien, proposait de mélanger l'huile de foie de morue avec le miel pour fermer les plaies. Cette technique de soin, proposée, au Ier siècle de l'ère chrétienne, a été reprise au XXe siècle par un savant allemand, H. Lüke (1935) : il a réalisé une pommade cicatrisante à base de miel et de foie de morue. selon lui, le miel est à la fois un désinfectant et un cicatrisant, alors que l'huile de foie de morue favorise la formation d'une croûte superficielle. Cette pommade a montré son efficacité. Le célèbre médecin et philosophe musulman, Ibn Sina, recommandait le miel pour les plaies et les ulcères profonds. Il se concentre, écrit-il, par évaporation et aide à la reconstitution de la peau. Cette indication d'Ibn Sina a été également vérifiée dans le passé, comme à l'époque moderne. Au cours de la seconde guerre mondiale, le médecin ukrainien, Boudaï, a traité avec succès des mutilés du conflit. On cite notamment le cas d'un jeune homme blessé au pied. Il présente une ulcération de 3 sur 5 cm, au fond luisant, aux bords formés de tissus morts. Les traitements employés ont échoué. C'est alors que Boudaï lui applique du miel. La plaie se cicatrise au bout de 22 jours.