Griefs n Les représentants des transporteurs privés de voyageurs estiment que l'ouverture des lignes se fait anarchiquement et surtout en contradiction avec les lois en vigueur. Réagissant à la manière dont est appliquée la circulaire ministérielle n°104 /09 concernant le secteur du transport terrestre des personnes, les représentants des transporteurs privés, affiliés à l'Onat et l'Unat, considèrent qu'elle est en contradiction avec les lois en vigueur et ne peut permettre la réalisation des objectifs tracés par la tutelle en termes d'amélioration de la qualité de service. «Il est inconcevable que la tutelle encourage l'ouverture de l'investissement dans le transport en dehors des dispositifs décrétées, à savoir l'Ansej, la Cnac et l'Andi», a expliqué Hocine Bourouba, président de l'organisation nationale des transporteurs (Onat), hier, à Alger, lors d'une conférence de presse. D'après lui, le renouvellement du parc du transport en commun, si besoin est, implique l'activation de la concurrence en partenariat avec les agences de soutien à l'investissement sus-citées dont la raison de création, ajoute-t-il, est justement la promotion de l'investissement dans ce type de transport. Pour sa part, Rabah Labdouni, vice-président de l'union nationale des transporteurs algériens (Unat), estime que le problème du transport en commun ne réside pas dans le déficit des lignes, mais plutôt dans l'organisation faute de mise en œuvre d'un plan de circulation digne de ce nom. «Cette ouverture anarchique des lignes qui n'est basée sur aucune étude ou enquête, ne fera que compliquer davantage la situation et ajouter au marasme aussi bien pour les transporteurs que les transportés car il n'y a pas une organisation rationnelle dans le secteur», soutient-il. Intervenant également lors de cette conférence, Mohand Aider, président de l'Unat, relève que l'organisation du transport public est du ressort des collectivités locales qui devraient trouver des solutions appropriées à ce domaine public. «Je ne vois pas l'utilité de stations de bus au centre-ville qui viennent encombrer davantage la rue. Il suffit de mettre des points d'arrêt seulement au bus pour fluidifier un tant soit peu la circulation», suggère-t-il. De son côté, Lakhdar Kharchi, vice-président de l'Onat a souligné que l'application de la circulaire en question doit être faite dans le cadre des attributions du ministère de la tutelle afin de permettre «des réseaux de transports efficaces». «Nous ne demandons pas plus qu'une application pure et simple de la loi dans son intégralité et nous ne souhaitons que le dialogue constructif et responsable», note-t-il. Cela dit, les représentants des transporteurs n'excluent pas un éventuel recours à la grève pour faire valoir leurs droits, souhaitant toutefois que le département de Amar Tou les associe dans sa stratégie de gestion du secteur en discutant des objectifs tracés avec les acteurs du terrain afin de remettre les choses sur les rails le plus tôt possible.