Structure n Un projet portant sur la création de la Société des auteurs, compositeurs, éditeurs, musiciens et interprètes (Sacemi) a été annoncé, hier, par Mourad El-Baez, président de la Fédération nationale des arts lyriques. C'est lors d'un point de presse au siège du Syndicat national des artistes algériens (maison du peuple, Ugta) que Mourad El-Baez a fait l'annonce de ce projet qui a pour objectif de «défendre les droits d'auteurs et les droits voisins», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Cette société regroupera des artistes et elle leur appartiendra. Elle aura pour mission de protéger leurs droits moraux et matériels. Elle comprendra essentiellement des artistes et des éditeurs. Et d'ajouter : «Nous œuvrons pour créer cette société qui sera probablement une Sarl. Elle devrait être mise sur pied d'ici à trois mois. Les artistes seront libres par la suite de choisir entre l'Onda ou la Sacemi.» S'exprimant sur l'origine de ce projet, le président de la Fédération nationale des arts lyriques, une organisation relevant elle-même du Syndicat national des artistes algériens, affilié à l'Ugta, a déclaré : «Les droits des artistes ne sont pas respectés. Le travail et l'image de l'artiste sont exploités sans que celui-ci perçoive un revenu sur son œuvre.» Et d'expliquer : «Ce qui nous a motivés réellement pour créer cette société, ce sont les réclamations des adhérents de la fédération qui se plaignent de la perte de leurs droits suite à la diffusion de leurs œuvres sur les chaînes de radio et de télévision nationales.» Selon le président de la Fédération nationale des arts lyriques, le droit de diffusion au niveau national est de 3%, lorsque l'image ou l'œuvre de l'artiste est diffusée par voie terrestre, mais s'il s'agit d'une diffusion à l'échelle satellitaire, l'on parle de droit international qui, lui, est estimé à 6%. Il se trouve que les artistes ne perçoivent aucun revenu sur le droit de diffusion au niveau international. «Avant, il n'y avait que la chaîne terrestre. Aujourd'hui, il y a les chaînes satellitaires que sont Canal Algérie et A3. Il faut donc reconsidérer nos droits à la lumière de ces nouveaux canaux de diffusion», a souligné Mourad El-Baez. «On a contacté l'Office national des droits d'auteur (Onda) chargé de veiller sur les intérêts des artistes, a enchaîné Mourad El-Baez, mais les responsables nous ont dit que cela ne relève pas de leurs services et qu'il fallait voir du côté de la télévision.» Et de conclure : «Sachant que le travail de l'Onda consiste à veiller sur les droits des artistes, et vu que les artistes ne perçoivent aucun revenu sur le droit de diffusion via le satellite, nous sommes alors parvenus, après maintes concertations et réunions, à créer notre propre société, à savoir la Sacemi.» l «Les artistes algériens sont parfaitement en droit d'aspirer à un peu de dignité. Ils ont besoin d'une couverture sociale, ils ont droit au logement, à la retraite, à des stages de formation», a souligné Mourad El-Baez, qui ajoute : «On a alors décidé de créer une société visant à veiller sur les droits des artistes et à protéger leur travail.» Pour ce faire, la Fédération nationale des arts lyriques est en contact avec la Sacem (France). «On a écrit à la Sacem, et celle-ci nous a favorablement répondu qu'elle est prête à nous aider», a-t-il dit. «Nous sommes également en contact avec les syndicats de France, de Suisse, tout comme ceux de Syrie, de Jordanie, du Liban et d'Egypte», a-t-il poursuivi. «Le but de ces contacts, a-t-il expliqué, est de les inviter à partager avec nous leur expérience en la matière.» Il est à noter qu'à la Sacemi s'ajoute le fonds de solidarité, un organisme visant «à prendre en charge les artistes et à leur garantir une retraite honorable». Mourad El-Baez a, ensuite, évoqué le statut de l'artiste. «Cela fait trois ans que nous avons soumis une proposition de statut de l'artiste au ministère de la Culture et nous n'avons toujours pas reçu de réponse», a-t-il déploré. Et d'insister sur la ferme intention de la fédération de saisir prochainement les deux chambres du Parlement pour les interpeller officiellement sur la question.